L’égalité dans l’héritage n’est pas un combat de femmes seulement, c’est celui de l’élite masculine éclairée d’abord et avant tout.
Hakima Lebbar, psychanaliste et galeriste chez Galerie Fan-Dok à Rabat, est convaincue que l’art, les artistes et les hommes de plume sont le fer de lance de tout combat pour l’égalité des chances, notamment en héritage.
Bien évidemment, dans nos sociétés musulmanes, le débat sur la question d’égalité en héritage est figé à cause des interprétations des gardiens du temple qui refusent de voir que le contexte a changé et que les textes des temps anciens méritent réflexion, Ijtihad (exégèse) et dialogue pour être en adéquation avec le XXIème siècle et avec le monde qui nous entoure.
Dans l’histoire de l’humanité, le combat pour la liberté, la justice et l’égalité est un combat de longue haleine. Les résistances finissent par être vaincues avec le temps, la patience, le dialogue, la réflexion, l’écriture et l’art.
Les artistes ont bien évidemment un rôle important à jouer dans la société, et c’est pourquoi Hakima Lebbar s’est investie dans ce chantier d’exposition itinérante à travers le Maroc.
L’exposition est accompagnée d’un livre en arabe et en français qui a vu le jour grâce à la contribution de poètes, journalistes, acteurs politiques et grands écrivains comme Abdellatif Laâbi, Fouad Laroui et Tahar Ben Jelloun.
Une trentaine d’artistes plasticiens et caricaturistes, tels que M’hammed Kilito, Said Bouftass, Adil Kourkouni ou Mohamed Melehi participent à cette exposition avec leurs oeuvres afin de sensibiliser le public sur cette question cruciale relative à l’égalité dans l’héritage.
Et c’est dans cet ordre d’idées que ce livre collectif: “Les hommes défendent l’égalité en héritage” a été réalisé. Un précieux document qui interpelle les hommes car ils sont les premiers concernés. En d’autres termes, le temps est venu pour qu’ils renoncent volontairement à une part d’héritage qui leur revient « de facto » depuis des siècles.
En regardant les œuvres des artistes et en lisant les textes des penseurs de différents calibres et horizons, le marocain lambda pourrait sans nul doute se pencher tout seul sur la question de cette « inégalité » à laquelle font face les femmes musulmanes. Et peut-être il pourrait se demander: n’est-ce pas que tous les êtres humains sont nés égaux?
