Aucune mission habitée n’est retournée dans l’orbite lunaire depuis celle d’Apollo 17, menée par la NASA en décembre 1972.
Des touristes réaliseront un vol autour de la Lune à la fin de 2018. C’est du moins ce que prévoit le contrat passé par SpaceX avec deux personnes privées, a annoncé lundi 27 février la société américaine fondée et dirigée par le milliardaire Elon Musk. Aucune mission habitée n’est retournée dans l’orbite lunaire depuis la mission Apollo 17 de la NASA en décembre 1972.
« Ils ont déjà versé un dépôt important pour une mission autour de la Lune », précise la firme dans un communiqué.
« Nous prévoyons d’effectuer des examens de santé et d’évaluation de leur condition physique ainsi que les premiers entraînements plus tard cette année [en 2017]. »
« D’autres personnes ont également exprimé un vif intérêt et nous nous attendons à ce qu’elles en fassent autant », poursuit SpaceX, ajoutant que des informations supplémentaires seront données quant à ces équipages privés une fois qu’ils seront approuvés pour le vol.
M. Musk a également précisé que le voyage durerait environ une semaine et qu’il faudrait parcourir entre 500 000 et 650 000 kilomètres dans l’espace pour quitter la Terre, passer près de la Lune sans s’y poser et revenir sur la Planète bleue.
Lancement depuis la Floride
Les touristes voleront à bord du vaisseau spatial Dragon 2, une version de la capsule de fret Dragon destinée au transport des astronautes mise au point dans le cadre d’un contrat avec la NASA. La capsule effectuera son premier vol, sans astronaute, vers la Station spatiale internationale (ISS) cette année.
Dragon 2 sera lancée par la version lourde de la fusée Falcon 9, le « Falcon Heavy », qui est en développement et dont le premier vol d’essai est programmé pour cet été. Falcon Heavy sera le lanceur le plus puissant à atteindre l’orbite terrestre depuis la fusée Saturn V de la mission Apollo vers la Lune, affirme SpaceX.
Le lancement du vol lunaire aura lieu depuis le centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral, en Floride, depuis le pas de tir historique 39A, loué par SpaceX, et d’où sont parties les missions Apollo transportant des astronautes de 1968 à 1972, ainsi que les navettes spatiales de 1981 à 2011.
« Notre but ultime est de transporter des humains vers Mars »
Ces missions représenteront par ailleurs « une étape importante en vue de la préparation pour notre but ultime de transporter des humains vers Mars », souligne la société californienne. Elon Musk, qui a également fondé la société de voiture électrique Tesla, envisage un vol habité vers la planète rouge dès 2024.
Son objectif est d’installer des colonies sur Mars. En avril, il avait déjà annoncé une mission inhabitée en 2018. Si le milliardaire parvient à tenir ce calendrier, il devancera de quelques années la NASA, qui prévoit une mission, habitée cette fois, dans les années 2030.
Déboires passés
Avec cette annonce SpaceX veut tourner la page des déboires passés. En juin 2015, une fusée Falcon-9 avait déjà été détruite en vol, au cours d’une mission de ravitaillement de la Station spatiale internationale. Les fusées de SpaceX avaient alors été clouées au sol pendant six mois. Elles avaient depuis enregistré neuf lancements de suite réussis.
L’explosion du 1er septembre 2016 s’est, elle, produite sur le pas de tir de Cap Canaveral. Fait extrêmement rare, elle est survenue avant le lancement, lors d’essais préparatoires. Le satellite de communication Amos-6, d’une valeur de 200 millions de dollars (189 millions d’euros), que Falcon-9 devait placer en orbite a également été détruit. Il appartenait à l’opérateur de satellite israélien Spacecom et devait en partie être utilisé par Facebook afin de fournir une connexion à Internet à plusieurs pays africains.
Le carnet de commandes de SpaceX affiche déjà complet pour plusieurs années. Environ 70 lancements sont déjà prévus, pour un montant estimé à 10 milliards de dollars. Depuis septembre, l’entreprise californienne n’a perdu qu’un seul contrat : un satellite d’Inmarsat, qui sera finalement transporté par Ariane-5 au deuxième trimestre.
Source: lemonde.fr