Les travaux du deuxième Forum des finances publiques dans les Etats arabes ont débuté, dimanche à Dubaï, avec la participation de ministres et gouverneurs des Banques centrales de plusieurs pays arabes, dont le Maroc.
Le Royaume prend part à ce forum avec une importante délégation conduite par le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid.
Les travaux de cette deuxième édition, organisée par le Fonds monétaire arabe (FMA) en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI) sous le thème « Les perspectives et défis de la diversification des revenus dans les pays arabes », sont également marqués par la participation de la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, de responsables d’institutions monétaires arabes et de présidents de plusieurs institutions financières régionales et internationales.
Le forum se penchera sur la diversification des revenus dans la région arabe, dans le sillage des développements économiques et financiers survenus à l’échelle régionale et internationale, dont notamment la stagnation des prix du pétrole à des niveaux relativement bas et le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale.
Les participants examineront également les stratégies et défis relatifs au renforcement des recettes, le rôle des impôts indirects, en particulier les impôts sur la valeur ajoutée, dans le renforcement des recettes publiques de l’Etat, les politiques de réforme fiscale et de justice fiscale et les expériences des pays arabes dans ce domaine, outre les questions de renforcement de la compétence de l’administration des impôts et de mise en place d’une gestion moderne du système fiscal dans les Etats arabes.
A cette occasion, le directeur général et président du conseil d’administration du Fonds monétaire arabe, Abederrahmane Ibn Abdellah Al Hamidi a indiqué que ce forum offre l’occasion pour échanger les expertises entre les pays arabes et débattre des défis inhérents aux politiques financières dans le contexte de la conjoncture actuelle, saluant les efforts des pays arabes visant la consolidation des politiques et les réformes entreprises pour le renforcement de la durabilité des recettes publiques.
Il a également souligné la nécessité d’accorder davantage d’intérêt au renforcement des recettes publiques, y compris les revenus fiscaux, expliquant qu’en dépit des efforts déployés pour la promotion des systèmes fiscaux arabes, les niveaux de collecte fiscale nécessite plus d’effort et de réforme pour atteindre des niveaux comparables à ceux des économies émergentes et en développement.
M. Al Hamidi a, dans ce sens, noté que le ratio moyen des recettes fiscales dans le PIB des pays arabes atteint 6,7%, contre 14,8% à l’échelle mondiale.
De son côté, M. Boussaid a, dans une déclaration à la MAP en marge de ce forum, souligné l’importance de la thématique abordée par le Forum, notamment dans le contexte de la conjoncture économique actuelle marquée par le repli des prix des hydrocarbures au cours des trois dernières années et son impact sur les économies, d’où plusieurs pays arabes sont appelés à réviser leurs politiques économiques, chercher de nouvelles ressources financières, diversifier leurs économies et entreprendre des réformes profondes. Dans ce sillage, le ministre a noté que le Maroc était parmi les premiers pays arabes à adopter des politiques économiques exceptionnelles, expliquant que le Royaume a adopté depuis l’indépendance une approche économique fondée sur l’ouverture et la diversité.
La vision économique clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI a permis au Royaume d’aller de l’avant dans ce domaine, à travers le lancement d’importantes et prometteuses stratégies sectorielles dans les secteurs industriel, des énergies renouvelables, du tourisme, du transport, de la logistique et de l’agriculture (Plan Maroc vert), ce qui a amplement contribué au renforcement de l’immunité de l’économie nationale face aux fluctuations et crises internationales, a souligné M. Boussaid.
Et de poursuivre que la diversification par le Maroc de ses partenariats économiques internationaux aussi bien avec l’Europe et les pays du Golfe qu’avec les puissances économiques émergentes et le continent africain, a permis de renforcer la situation de l’économie nationale.
D’autre part, M. Boussaid a noté que la participation du Royaume à ce deuxième forum a permis de s’informer de près de l’estime et du respect dont jouit le modèle économique marocain auprès des pays arabes et des responsables des institutions financières internationales, ajoutant que le Maroc constitue désormais un modèle à suivre à l’échelle arabe dans le domaine de modernisation du système fiscal, de collecte des impôts et de mise de la politique fiscale au service du développement économique et social.
