Après la décision du ministère de l’Intérieur de fermer les écoles du groupe scolaire « Mohamed Al-Fatih”, lié à l’opposant turc Fethullah Gülen, les langues se sont déliées et dévoilées « les gains financiers » que certains dirigeants du PJD récoltaient grâce à leur position au sein de ces établissements.
Le journal “Al Akhbar”, résume la situation en une phrase : « Des membres influents du PJD et de son bras idéologique le MUR, possèdent des parts importantes dans le capital de ces sociétés établies sur le sol marocain. »
Pour rappel, le groupe scolaire guléniste est composé de 9 établissements installés comme suit: 3 à Casablanca, 2 à El Jadida, 1 à Fès, 1 à Tanger et 1 à Tétouan, sans oublier le centre de langues “Nilufer” à Rabat.
A El Jadida, les écoles “Asafoua 1” et “Assafoua 2”, liées au groupe “Mohamed Al-Fatih”, ont été fondées respectivement en 2010 et 2016, par la société privée “Assafoua Alboustane”, dont le siège est dans la même ville.
Le capital de cette société est principalement détenu par Abdelmouneim Mawhoub (7000 actions), Driss Joudar (1500 actions), Mustapha Hassim (1000 actions), et Aziz Benkirane (500 actions), tous des membres du PJD ou du mouvement de l’Unicité et de la réforme (MUR).
Quant aux trois écoles de Casablanca, elles sont actuellement enregistrées au nom de la société “Mahroyan”, fondée en 2013 par deux turcs, Ibrahim Aktas et Cokak Tayyar, ainsi que le promoteur immobilier marocain, Thami Ghazlani Jamai. Ce dernier est devenu célèbre suite à la controverse créée par son acquisition « peu transparente » d’un terrain à Ain Diab en 2009.
Aktas et Tayyar possèdent également la totalité des actions des écoles Gülen, implantées en 1994 à Tanger, Tétouan et Fès.
Le centre de langues “Nilufer” à Rabat a été créé en août 2011, par l’entrepreneur turc Ibrahim Aktas, en partenariat avec Gül Baker (45 actions), Nikati Oral (30 actions) et Dinialdiz Ismail (15 actions).
La décision de fermer le groupe “Mohamed Al-Fatih” dans un délai d’un mois, a été justifiée par le fait que ces établissements font la promotion de l’idéologie guléniste, qui est considérée comme contraire aux principes du système éducatif et religieux marocain, selon un communiqué de l’Intérieur.
Celui-ci a pourtant adressé de nombreux avertissements aux responsables de ces établissements, en vue de corriger cette incompatibilité, sans pour autant recevoir de réponse. Le ministère a donc assuré qu’il veillera à l’intégration des élèves dans d’autres écoles après la fermeture du groupe.