Journée nationale de lutte contre la corruption: Des mesures innovantes sur la voie de l’éradication de ce fléau

Les défis auxquels le Maroc fait face à l’heure actuelle ne se limitent pas à l’amélioration de la situation sociale et économique, la démocratisation de la vie politique, l’accélération de la dynamique de développement et le lancement de grands chantiers, mais concernent également la nécessité de déployer des efforts colossaux afin de mettre fin aux fléaux entravant le développement de la société, telle que la corruption qui constitue pour certains un choix et un moyen leur permettant de réaliser rapidement leur intérêts personnels sans dépenser aucun effort. 

La corruption dont la Journée nationale sera célébrée vendredi, constitue désormais l’une des préoccupations des autorités publiques, qui ont lancé un nombre de mécanismes pour éradiquer ce fléau, permettant ainsi d’épargner au budget de l’Etat un nombre important de ressources financières et d’attirer davantage d’investisseurs qui trouvent dans les pays mois corrompus, un espace favorable pour s’élargir et créer des richesses.

Les efforts des autorités visant à accélérer la dynamique de lutte contre la corruption, comprennent le lancement par l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) du portail de dénonciation en ligne: « http://www.stopcorruption.ma« , mettant ainsi à contribution l’usage large d’internet et des réseaux sociaux.

Ce portail, qui vise à promouvoir les règles de la bonne gouvernance et de la concurrence saine dans le domaine des affaires, porte sur l’échange des informations relatives aux petites et moyennes entreprises (PME) et constitue un point de conjonction, en vue de réunir toutes les informations relatives aux pratiques et aux tentatives de corruption ou d’incitation à la corruption dans le domaine des affaires publiques ou de l’investissement.

Le portail électronique « stopcorruption » offre un usage sécurisé permettant une dénonciation en ligne- avec une possibilité de dissimuler l’identité du dénonciateur- de tout acte, pratique ou tentative de corruption dont les PME pourraient être victimes.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la dynamique que connaît le Maroc en vue de renfoncer son système national de probité et de transparence.

Aussi, et afin de limiter l’expansion de ce fléau en attendant d’y mettre fin définitivement, les autorités ont lancé un numéro vert pour dénoncer les personnes corrompues et contribuer à leur arrestation en flagrant délit, étant donné que la justice est l’une des composantes de l’ICPC, en charge de ce mécanisme.

Cette mesure rapide et interactive vise à simplifier les procédures administratives et juridiques pour la dénonciation de la corruption, considérée comme un crime discret, qui doit être dénoncé afin de mettre fin à l’impunité.

Outres ces deux mesures, les autorités ont mis en place d’autres mécanismes pratiques en vue de lutter contre la corruption, notamment le renvoi devant la justice des dossiers de corruption inclus dans les rapports de la Cour des comptes et de l’Inspection générale des finances, la mise en place de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et la facilitation des procédures administratives, notamment celles relatives à l’investissement et aux entreprises comme les impôts, la création des entreprises, le transfert de la propriété, le raccordement aux réseaux d’assainissement et d’électricité, la construction et le foncier.

Parmi ces mesures figure également l’ouverture des concours de la fonction publique aux citoyens, en vue de mettre en oeuvre le principe de la transparence, d’égalité des chances et de méritocratie, et empêcher toute tentative de corruption dans ce domaine.

Sur le plan institutionnel, le Royaume qui a ratifié en mai 2005 la Convention des Nations unies contre la corruption, a adopté le projet de loi n 113.12 relatif à l’Instance nationale de probité, de prévention et de lutte contre la corruption (au lieu de l’ICPC), et la loi n°20.13 relative au Conseil de la concurrence, définissant les relations entre le Conseil et les autres instantes techniques, ainsi que les attributions dont il dispose afin d’assurer le respect de la compétitivité entre les différents acteurs économiques.

La lutte contre ce fléau sociétal est une nécessité primordiale afin de limiter les dégâts économiques directs et indirects résultant de la corruption, qui détruisent les économies des pays et conduisent à la fuite des investissements et des capitaux.

Les opérations et les mesures de lutte contre la corruption contribuent par ailleurs à renforcer la confiance en l’action des gouvernements et des institutions de l’Etat, et à améliorer l’image des pays à l’étranger, de même qu’elles permettent d’augmenter le taux de croissance notamment. Le phénomène de la corruption coûte aux Etats des préjudices estimés à entre 1500 et 2000 milliards de dollars annuellement, selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) réalisé en mai 2016.

Article19.ma