Scandale – La juge Fatima Aguedoum dénonce le « mic-mac » de certains magistrats dans la procédure de mariage des filles mineures au Maroc

Le mariage des jeunes filles mineures est devenu un véritable « business » florissant au sein de plusieurs tribunaux de la famille au Maroc, s’indigne Fatima Aguedoum, juge et présidente de chambre à la Cour d’appel de Casablanca.

Lors d’une récente conférence organisée par l’association “Droits et justice” sur le thème : « Le phénomène du mariage des mineures, problèmes et solutions, » la juge a affirmé que le mariage des jeunes filles en-dessous de l’âge légal, est vraiment devenu « très fréquent » dans les tribunaux marocains, rapporte le quotidien Assabah.

L’âge légal pour marier les filles au Maroc a été fixé par le législateur à 18 ans.

La juge affirmé « de nombreux juges » acceptent les caprices des familles qui veulent éviter la “Chouha” (scandale) et marier leurs filles à leurs violeurs, malgré les efforts déployés par les autorités marocaines pour éradiquer cette pratique qui va à l’encontre des droits des enfants. Ce service rendu aux familles serait « monnayé » discrètement, ajoute-t-elle.

Mme Aguedoum accuse ouvertement certains de ses collègues de « corruption » car ils ont contribué à des « crimes » contre ces jeunes filles.

La juge a lancé un appel à l’annulation de l’article 20 du Code de la Famille, qui facilite le mariage des jeunes même sans leur consentement.

Au Maroc, 16 % des femmes âgées entre 20-24 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans, et 3 % avant 15 ans, des chiffres au-dessus de la moyenne mondiale qui est de 10 %.

Le ministère de la Justice a enregistré plus de 35 000 mariages de mineurs en 2013, soit 11 % de la totalité des mariages contractés au Maroc, affirme-t-on.

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