Barack Obama a commandé un rapport afin que la lumière soit faite sur le rôle éventuel joué par les services russes, soupçonnés d’avoir transmis à Wikileaks les e-mails hackés qui ont empoisonné la campagne d’Hillary Clinton.
La Russie est-elle intervenue dans la présidentielle américaine pour faire gagner Donald Trump ? La question, pas nouvelle, revient sur le devant de la scène avec la révélation d’un rapport secret de la CIA par le Washington Post.
Selon le quotidien américain, l’agence du renseignement intérieur «a identifié des individus, ayant des connexions avec le gouvernement russe, qui ont transmis à Wikileaks des milliers d’e-mails hackés du parti démocrate et du directeur de campagne d’Hillary Clinton.» Les mails du comité national démocrate, plus haute instance du parti d’Hillary Clinton, avaient été révélés cet été, tandis que ceux de John Podesta, le directeur de campagne, ont été publiés en octobre.
En juillet, le New York Times avait déjà avancé que la société de Julian Assange avait obtenu ses informations via les services de renseignement russes.
Pour un officiel américain cité par le Washington Post, certitude est maintenant acquise qu’il ne s’agissait pas seulement d’obtenir des informations, mais bien de pouvoir peser sur le scrutin : «La communauté du renseignement estime que l’objectif de la Russie était de favoriser un candidat par rapport à un autre, d’aider Trump à être élu»a-t-il déclaré lors d’une audition devant des sénateurs.
Selon le New York Times, cette certitude est renforcée par le fait que les services russes ont aussi hacké les ordinateurs du comité national républicain, mais ont gardé les informations obtenues au lieu de les transmettre.
Ces révélations ont été publiées quelques heures après que la Maison Blanche a annoncé que le président Barack Obama avait réclamé un «examen complet sur ce qui s’est passé lors du processus électoral 2016». La Maison Blanche a promis de partager les conclusions de ce rapport avec les élus du Congrès, mais souligné qu’il contiendrait nécessairement des informations très sensibles qui ne pourraient pas toutes être communiquées au grand public.
«Il faut être clair: il ne s’agit pas d’une tentative visant à remettre en cause le résultat de l’élection», a aussi insisté Eric Schultz, porte-parole de l’exécutif américain.
L’équipe de Donald Trump a immédiatement rejeté les conclusions de la CIA, jugeant que les analystes qui y sont parvenus «sont les mêmes que ceux qui disaient que Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive».
Source: liberation.fr
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