LIBERTÉS – L’affaire des deux adolescentes de Marrakech relance le débat sur la liberté sexuelle au Maroc

L’affaire des deux adolescentes, qui ont été arrêtées à Marrakech pour “homosexualité” et leur acquittement, vendredi dernier, par le tribunal de première instance, a relancé le débat sur la liberté sexuelle au Maroc.

Cette affaire, qui a été suivie de près par les organisations de défense des droits de l’homme, a provoqué un grand débat sur les réseaux sociaux.

Le groupe « Akaliyat » (Minorités) contre la criminalisation et la discrimination à l’égard des minorités sexuelles et religieuses a ainsi considéré l’acquittement des deux jeunes filles comme une victoire de son action en faveur des mises en cause, appelant à l’abrogation de l’article 489 du code pénal marocain qui punit les homosexuels de peines allant jusqu’à trois ans de prison.

Le collectif Aswat de lutte contre la discrimination à l’égard des homosexuels a également exprimé une position similaire ainsi que sa gratitude aux organisations nationales et internationales de défense des droits humains qui ont soutenu les deux adolescentes, plaidant pour l’abolition de l’article 489 et l’interdiction de toutes les formes de discrimination basées sur l’orientation sexuelle.

Omar Arbib de l’Association marocaine de défense des droits de l’homme a indiqué au site arabophone Hespress que ce jugement constitue « une condamnation » et non pas « un acquittement » car il a fait supporter l’ensemble des frais de justice relatifs à cette affaire aux familles des deux filles alors que le tribunal ne s’est pas référé à l’article controversé.

Il a également mis en cause les poursuites judiciaires dont ont fait l’objet les deux adolescentes, relevant qu’elles n’ont été libérées qu’après une semaine en détention.

M. Arbib, qui toutefois s’est félicité du verdict, a par ailleurs appelé à un débat sur « les libertés individuelles » au Maroc, non seulement celles relatives aux orientations sexuelles mais aussi celles concernant la liberté de culte.

Article19.ma