Le choc et la tristesse sont encore palpables chez les étudiants et le personnel de l’Institut de cinéma et de l’audiovisuel de Rabat où Abdelaziz Ben Taleb, un gardien d’un certain âge, s’est immolé par le feu, mardi, sans que les étudiants présents aient pu le sauver des griffes de la mort.
Prenant de court tout le monde, Ben Taleb s’est aspergé d’un liquide inflammable avant de s’embraser à l’intérieur même de l’établissement où il travaillait devant étudiants et responsables de cette école.
Transporté d’urgence à l’hôpital Ibn Sina de Rabat, il ne survivra pas à ses brûlures de 3ème degré.
Les faits : immédiatement après son arrivée à l’institut, a indiqué un témoin à Hespress, la victime, 57 ans, « s’est isolée dans un coin et a commencé à s’asperger du liquide sur son corps malgré les tentatives des étudiants pour l’en empêcher », selon le site arabophone Hespress.
« Laissez-moi…laissez-moi », s’écriait-il à l’adresse de ces étudiants.
« Après de vaines tentatives de lui arracher de la main le briquet de la mort, il a allumé le feu qui a entièrement et rapidement embrasé son corps », a ajouté le témoin indiquant que les étudiants ont essayé de le sauver et d’éteindre le feu mais le diluant dont il s’est aspergé était fortement inflammable.
Le suicide de Ben Taleb serait dû à un différend avec son employeur qui l’avait licencié en juin dernier pour son absence pendant plusieurs mois, selon un responsable administratif de l’institut.
« Il s’est absenté depuis le mois de janvier…nous avons vu que sa santé se détériorait et qu’il se plaint d’une fatigue manifeste…il revenait à chaque fin de mois pour récupérer son salaire », a poursuivi le responsable indiquant que « cela a duré quatre mois consécutifs sans aucune justification…son objectif, comme il nous avait dit, était d’obtenir le statut d’incapacité permanente et bénéficier ainsi d’une allocation mensuelle de la Caisse nationale de sécurité sociale », ajoute le site.
Le différend entre la victime et son employeur avait été porté devant la justice et l’inspection du travail sans qu’il ait débouché sur un règlement jusqu’au drame survenu mardi.