Politique – El Omari compare ‘la détresse’ de Benkirane à celle de l’Imam Ibn Hanbal

Le secrétaire général du Parti authenticité et modernité, Ilyas El Omari, a comparé « la détresse » du chef de gouvernement désigné, Abdelillah Benkirane, à celle de l’Imam Ahmad Ibn Hanbal au VIII siècle.

Dans son discours devant les jeunes PJDistes, Benkirane a veillé à ce que ses propos soient bien enregistrés pour être entendus par ceux que ses paroles concernent avec un message codé selon lequel si son parti existe c’est parce que Dieu en a voulu ainsi, écrit le secrétaire général du Parti authenticité et modernité, Ilyas El Omari, dans un article publié par Hespress.

M. El Omari relève que le leader du Parti justice et développement rappelle aussi que « les résultats des élections sont le fait d’un soutien manifeste de Dieu » et que ses partisans constituent « l’unique espoir » pour les arabes et l’ensemble des musulmans.

Ce qui attire l’attention dans la rhétorique de Benkirane, selon le dirigeant du PAM, c’est sa « grande habileté à combiner discours religieux et discours politiques au point qu’il devient difficile à celui qui ne suit pas les péripéties politiques actuelles dans notre pays de déterminer le contexte de ses paroles ».

En l’écoutant, l’on revient à penser à des événements survenus dans l’histoire politique et religieux de l’époque d’Al Mamoun Al Abassi notamment lorsque Benkirane appelle à la patience face à l’épreuve, souligne El Omari estimant que les propos de ce dernier rappellent l’épreuve vécue par Ibn Hanbal qui l’opposait à ceux affirmant que le Coran était créé.

Comme l’a relevé le penseur marocain Mohamed Abed Al Jabri, poursuit El Omari, cette dispute ne portait pas seulement à l’époque sur les textes religieux mais elle traduisait surtout une divergence politique concernant l’Etat. Les partisans d’Ibn Hanbal, d’Ibn Taymiya à Mohamed Ibn Abdelwahab et jusqu’aux mouvements islamistes, ont toujours continué d’affirmer que les péripéties auxquelles ont fait face les érudits de la Sunna ont toujours été causées par leurs adversaires idéologiques, les Mouaatazila et les défenseurs de la raison.

Ceux qui écouteront de nouveau le discours de Benkirane en déduiront son insistance à accuser de sa prétendue « détresse » ses adversaires idéologiques qu’il tente de présenter comme étant ceux qui « n’ont pas choisi Dieu et son Prophète » et qui « n’ont pas bénéficié de l’aide manifeste de Dieu », souligne encore El Omari.

Seul manquait à son discours de dire que la divergence avec ses adversaires portait sur une question religieuse, précise-t-il.

Et de conclure : « les historiens et les analystes lèveront le voile, après la dissipation de la tromperie et de la ruse, sur les sous-entendus politiques et pragmatiques ainsi que sur le contexte qui a laissé M. Benkirane s’imaginait dans la situation d’Ahmad Ibn Hanbal, laquelle était bien réelle, pour qu’il soit vu comme faisant face à une épreuve laquelle est en réalité, fondamentalement et purement, politique mais avec un habillage religieux.

Article19.ma