Une Marocaine explique aux femmes d’un village la transformation d’huiles alimentaires usagées en savons biodégradables.
Yasmine Benchaib, 25 ans, s’étonne encore du succès de Dima Eco, sa petite entreprise lancée il y a deux ans et déjà primée à plusieurs reprises. L’étudiante tangéroise en commerce et en entreprenariat social a eu une idée ingénieuse : recycler les huiles alimentaires usagées et en faire du savon dépourvu de produits chimiques et 100 % biodégradable.
« Ce processus – la saponification – existait déjà, reconnaît-elle. L’originalité de mon projet est qu’il touche à la fois l’écologie, le commerce équitable et la promotion de l’action féminine. »
Dima Eco s’adresse en particulier aux femmes d’un village pauvre, Aïn Mechlaoua, à 10 km de Tanger. « Elles ne travaillaient pas. J’en ai formé au départ une quinzaine en leur apprenant les techniques simples et en installant un petit laboratoire chez elles. Aujourd’hui, elles transmettent ce savoir à d’autres femmes », explique Yasmine.
Cinquante femmes vivent aujourd’hui des savons qu’elles produisent et revendent dans des souks et à des restaurants de Tanger, qui leur fournissent les huiles usagées. « Ces huiles alimentaires et industrielles sont un danger pour l’environnement. Elles sont souvent déversées dans la baie et la contaminent », alerte la jeune femme.
De l’initiative Dima Eco à la coopérative, il n’y a qu’un pas… Que la jeune femme ne franchira pas ! La faute à des tracasseries administratives. « J’ai failli abandonner. Le Maroc est en pleine croissance mais ne donne pas assez d’importance à l’écologie. Alors, la Cop 22 au Maroc (1), oui. Mais sera-t-elle suivie d’effets concrets ? »
Source: Jactiv.ouest-france.fr
(1) Conférence sur le climat (Cop 22), à Marrakech jusqu’au 18 novembre.
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