People – Le pianiste turc poursuivi pour des tweets sur « Le Paradis n’est pas une taverne… », acquitté après 3 ans de procédure judiciaire 

Le pianiste turc Fazil Say, poursuivi par la justice de son pays, pour des tweets jugés « blasphématoires » par les autorités d’Ankara, a été acquitté, mercredi, par un tribunal d’Istanbul.

Fazil Say avait été condamné en avril 2013 à dix ans de prison avec sursis, une peine confirmée en appel, puis annulée par la Cour suprême qui a renvoyé le procès devant le tribunal d’Istanbul lequel l’a définitivement blanchi.

Le mis en cause est connu pour ses critiques sévères envers le pouvoir islamiste turc et ses tweets jugés « blasphématoires » par ce même pouvoir, selon des médias d’Istanbul.

Pour ce qui est de ses tweets, le musicien avait, notamment, écrit : « Vous dites que des rivières de vin coulent au paradis. Est-ce que le paradis est une taverne ?» ou « vous dites qu’il y a au paradis deux houris (vierges) pour chaque croyant. Est-ce que le paradis est un bordel ?», citant, à ce propos, des vers d’Omar Khayyam, grand poète persan du XIe siècle.

Pour son avocat, Fazil Say n’a pas « écrit d’article ni diffusé de film. Il a partagé ses opinions et retweeté des opinions critiques. Le fait que ce procès ait eu lieu, c’est ça l’insulte ».

La condamnation du musicien avait provoqué les foudres des détracteurs du régime turc, alarmant même la commission européenne qui se disait « préoccupée » et demandait à Ankara de respecter « pleinement » la liberté d’expression.

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