Marche constante

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C’est le moins que l’on puisse dire: les avis sont partagés. Fallait-il ou pas organiser au Maroc cette grande rencontre des droits de l’Homme?
Il y a celles et ceux qui trouvent que c’est le meilleur moyen de montrer la bonne volonté et les progrès des Marocains y compris aux Marocains eux-mêmes.
Il y a celles et ceux qui sont persuadés qu’une telle réunion est juste bonne pour prendre quelques coups de bâton (symboliques) supplémentaires et abîmer un peu plus l’image marocaine sur ces questions.
Et puis il y a ceux, différents des deux premiers groupes,  qui affirment que, de toutes les façons, cela ne sert à rien, car les pays ouverts sont par définition soumis à des critiques alors qu’on ne dit rien à ceux qui sont fermés.
Il est vrai que ces trois opinions ont des arguments sérieux à l’appui de leurs thèses. Chacun a eu un jour ou un autre à faire face à des accusations à peine polies de la part de connaissances en Europe. Chacun sait combien il est difficile, avec la meilleure bonne foi, de tenir une vraie conversation sur ces sujets des droits humains au Maroc.
Le CNDH (Conseil national des droits de l’Homme) propose de changer de logiciel, tout simplement. En résumé, il dit: «Pourquoi vous sentir ainsi coupable d’une faute qui se fait de plus en plus rare? Alors que vous pourriez vous aussi avoir une attitude ouverte, permettant à chacun de pointer les manquements».
Sur le fond, l’idée du Conseil est d’installer le principe selon lequel les droits de l’Homme ne sont pas une situation figée. Au contraire, ils sont dans un mouvement permanent, alimentés constamment par les débats ouverts et francs.
 Par Nadia SALAH