Une plainte contre Chekhsar pour une vidéo misogyne

Cette fois-ci, le podcasteur Chekhsar semble être allé trop loin. La Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes a décidé de porter plainte contre lui après la publication d’une vidéo misogyne.

Chekhsar (de son vrai nom Iliass K.), c’est ce jeune podcasteur célèbre pour ses vidéos axées sur la morale et la religion. Il alterne rap et prédication sur plusieurs thématiques sociétales, essuyant quelques compliments et beaucoup de critiques virulentes au passage. Mais sa dernière vidéo, sur le harcèlement sexuel, lui vaut plus que des critiques, puisque la Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes (FLDDF) a déposé plainte contre lui ce mardi 25 novembre.

« Un homme subit 100 harcèlements sexuels en une heure »

Ce qui a provoqué la colère de l’organisation féministe ? Le rappeur-prédicateur 2.0 explique dans une vidéo postée sur YouTube que les « garçons subissent le harcèlement sexuel, et bien plus que les femmes », avant de présenter des images filmées par lui dans les avenues de Rabat : il y zoome sans complexe sur les fesses de jeunes femmes marchant dans la rue pour illustrer cette  » agression envers les hommes » .
Chekhsar a intitulé son oeuvre ‘Un homme subit 100 harcèlements sexuels en une heure, et indique qu’elle a été conçue en réponse à une autre vidéo récemment publiée sur les réseaux sociaux pour sensibiliser les internautes au « harcèlement sexuel » enduré dans la rue par les Marocaines. Dans cette première vidéo, une jeune femme comptabilisait le nombre de fois où elle était « harcelée » par des passants en 10 heures : plus de 300 fois.
« Le harcèlement sexuel relève de la responsabilité des filles »

La réponse de Chekhsar ne fait pas rire le moins du monde Fouzia Assouli, présidente de la FLDDF. «L’impact de ces vidéos est très dangereux. Il s’agit d’une instrumentalisation de la religion pour justifier un crime (le harcèlement sexuel, NDLR) » commente-t-elle à Telquel.ma.
Car dans sa vidéo, Chekhsar ne s’arrête pas là. Il va jusqu’à juger les filles voilées : « Elles portent un torchon sur la tête avec un jean serré ou un décolleté ». Et de souligner : « Le harcèlement sexuel relève de la responsabilité des filles ». Il finit par conseiller le voile conforme à la charia aux filles parce que «c’est pour leur intérêt », et argumente que « c’est mieux de se faire harceler une fois par semaine que plusieurs fois par jour ».
Pour la présidente de la fédération, il est de la responsabilité du ministère de la Justice de mener une enquête. « Ce podcasteur profère des propos qui peuvent avoir un impact sur les jeunes, notamment en réconfortant les pratiques du harcèlement sexuel dans la rue et en les justifiant ».
Fouzia Assouli s’étonne aussi qu’il n’y ait pas eu de commentaire de la part de Bassima Hakkaoui, ministre de la Femme et de la solidarité, surtout après l’ampleur du buzz provoqué par la vidéo sur les réseaux sociaux. Elle comptabilise plus de 250 000 vues depuis sa publication le 19 novembre dernier.

Article19.ma/ telquel