Une histoire qui fait encore couler l’encre, et ce, 48 heures après que la Fédération internationale de football (FIFA) ait déposé une plainte pénale devant la justice suisse en raison de « possibles comportements répréhensibles » dans le cadre de l’attribution de la Coupe du monde 2018 à la Russie et l’édition 2022 au Qatar.
L’instance internationale, dont le siège est à Zurich, dit qu’il semble exister « des raisons de soupçonner que, dans des cas isolés, des transferts internationaux de patrimoine en relation avec la Suisse se sont produits, méritant un examen par les autorités pénales ».
La FIFA ajoute que le rapport sur l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022 rédigé par le président de la chambre d’enquête de la commission d’éthique, l’Américain Michael Garcia, va être mis à disposition du bureau du procureur général suisse.
La chambre du jugement de la commission d’éthique de la FIFA a déclaré la semaine passée que la Coupe du monde 2018 aurait bien lieu comme prévu en Russie et celle de 2022 au Qatar.
La chambre a rendu publiques des conclusions attendues de longue date dans lesquelles elle estimait qu’il n’y avait pas d’éléments suffisants pour rouvrir une procédure d’attribution. Le président de la FIFA, Sepp Blatter, a déclaré qu’il était de « son devoir » d’engager une procédure pénale et qu’il avait fait cela sur la recommandation du Hans-Joachim Eckert, chargé des questions d’éthique.
BLATTER « PAS DESTINATAIRE DU RAPPORT D’ENQUÊTE »
Michael Garcia avait estimé la semaine passée que la FIFA avait interprété de manière erronée les remarques contenues dans son rapport et avait annoncé qu’il entendait faire appel des conclusions de la chambre du jugement présidée par Hans-Joachim Eckert. Ce dernier considérait que les « incidents » signalés par Michael Garcia demeuraient insuffisants pour qu’ils aient pu aboutir « à compromettre l’intégrité des processus d’attribution des Coupes du monde 2018-2022 dans leur ensemble ».
« J’ai engagé cette procédure pénale sur la recommandation du juge Eckert », s’est justifié Sepp Blatter, interrogé sur le site de la FIFA. « Je ne peux, toutefois, pas faire de commentaires sur d’éventuelles infractions. Je n’étais pas non plus le destinataire du rapport d’enquête, que je n’ai pas vu ».
Blatter a par ailleurs exclu de publier l’intégralité du rapport d’enquête de Michael Garcia, affirmant que la FIFA ne disposait pas de l’autorité pour cela. « Si la FIFA publiait le rapport, nous enfreindrions les règles de notre propre organisation ainsi que la loi helvétique », a-t-il ajouté.
Le Monde/BBC