Mariée de force à son violeur, une mineure a été hospitalisée, dans un état critique, samedi 8 novembre à l’hôpital Ibn Tofail de Marrakech. Récemment sorti de prison, son mari a récidivé. Il l’a agressivement blessée, à l’aide d’une lame de rasoir, lui infligeant des séquelles à vie.
Plus de 39 points de suture, visage, mains et poitrine tailladés, voila à quoi ressemble la lourde facture payée par Khaoula, une jeune fille de 17 ans. Oser demander le divorce, un an après avoir été forcée de s’unir par les liens du mariage à son violeur, lui a presque valut la vie.
Personne ne t’épousera après moi…
Ne supportant plus la vie sous le même toit que son agresseur, la mineure a quitté le nid conjugual pour se refugier chez ses parents, rapporte le quotidien arabophone ‘ Al Ahdath Almaghribia ‘ dans son édition du mercredi 12 novembre 2014.
Un passé de criminel qui n’a pas encore connu de fin et un quotidien parsemé de violence, constituent les parcelles de la vie du mari en question, lui qui n’a pas accepté d’être abandonné par sa femme et a fait les mains et les pieds pour la reconquérir. Sauver l’honneur de la famille a finalement eu son mot à dire. Sous la pression de sa mère, Khaoula a fini par regagner son domicile conjugual.
Une fois chez elle, la jeune fille fut battu par son mari, qui jurait qu’elle ne serait à personne après lui. Le criminelle est toujours en liberté et les associations se sont vite mobilisées, réclamant justice.
Amine Filali et Khaoula : Deux sorts différents, et pourtant un même calvaire.
Ce drame, qui n’est pas le premier en son genre, rappelle l’affaire de Amine Filali, qui, contrainte d’épouser son violeur, a choisi de se suicider. Un fait divers qui a poussé les députés marocains à amender, en janvier 2014, l’article 475 du code pénal, permettant à l’auteur d’un viol de se marier avec sa victime.
Aujourd’hui, c’est la question du mariage des mineures qui refait surface. Le Maroc ne dispose toujours pas d’une loi interdisant les dérogations autorisant ce genre de mariage, qui a atteint, en 2013, les 35 000 cas.
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