Le ministre Pjdiste de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mostafa El Khalfi est furieux ! La raison : l’attitude des deux chaînes publiques Al-Oula et 2M concernant la grève générale du 24 février courant. Il accuse ce pôle médiatique d’avoir « enfreint les règles de la déontologie puisqu’il ne respecte pas le principe de la neutralité des médias affiliés au service public qui stipule la présentation des différents points de vue des concernés », et qu’il est « en train d’étudier ces deux cas » !!
Loin de moi l’idée de défendre les deux chaînes, mais ayant visionné la couverture qu’elles ont faite des événements du 24 février, je ne peux pas m’empêcher d’émettre les observations suivants :
• Que les journalistes portent un brassard rouge, signe de solidarité avec les grévistes, est leur droit le plus légitime. Ils sont avant d’être journalistes, des citoyens syndiqués. Ils n’ont pas fait grève parce qu’ils ont décidé d’assurer la continuité du service public, un principe général de droit qu’aucun fonctionnaire ne peut en faire l’économie.
• Quant à la partialité dans le traitement de la grève, Ssi Mostafa El Khalfi rêve en étant éveillé. Moubdii à qui les journalistes ont donné le micro, a condamné la grève, conclu à son illégitimité et décliné ses arguments. Les syndicalistes en grève ont fait de même, mais en sens contraire. Plus impartial que ça, tu meurs !
Alors quoi ? Il me semble que ce monsieur et ses « frères » ont tout fait dès leur entrée en fonction, pour mettre main basse sur les médias télévisuels publics. Ils en avaient besoin pour asseoir leur idéologie, et pour déployer leur propagande électorale future. Exactement comme leurs frères d’Egypte lors de l’arrivée au pouvoir de Mohamed Morsy. L’histoire des cahiers des charges qui visaient à lancer une O.P.A sur nos chaînes, allaient faire de sérieux dégâts, s’il n’y avait pas le « contre-pouvoir » exercé par le Palais !
C’est pas grave tout ça, la « maison a un Dieu qui la protège » comme dit le proverbe arabe, mais je rappelle néanmoins à ce monsieur ce fait tiré de l’histoire des médias français tout au début des années 70 :
Un jour, le cabinet du Président Pompidou envoie à Michel Denisot, jeune journaliste sportif à l’époque, une note le sommant d’aller couvrir un événement important où la première Dame de France allait inaugurer un quelconque projet. Et vous avez ce qu’il a fait Denisot ? Il a dit non. Et vous savez ce qu’a fait le Grand Pompidou ? Rien du tout. Denisot a vu sa carrière s’envoler aux zéniths, ses collègues journalistes ont suivi son exemple, et ce fut l’étincelle qui a brûlé l’autoritarisme gaulliste vis-à-vis de la presse française !!