Par Mustapha Sehimi
Jeudi 28 janvier 2016, S.M.le Roi a décidé ce qu’il fallait: un plan anti-sécheresse à la hauteur de la situation actuelle. Pas des mesures ponctuelles, ici et là, mais des priorités, es moyens et le suivi.
C’est que les inquiétudes s’accentuent au fil des jours du fait d’une pluviométrie qui enregistre aujourd’hui un déficit de 63% par rapport à une année normale. Surtout que l’impact est considérable pour les cultures en zones bour avec des emblavements céréaliers de l’ordre de 60%, correspondant à quelque 3 millions d’hectares semés. La situation du cheptel n’est pas la moins préoccupante.
Face à cette situation, le gouvernement a débloqué 4,5 milliards de DH, auxquels il faut ajouter 1,25 milliard de DH d’indemnisations prévues avec le concours de la MAMDA. Mais cette assurance agricole ne sera activée que lorsque le sinistre sera officiellement déclaré par le gouvernement.
Surmonter cette conjoncture participe, tout d’abord, de la volonté de maintenir les équilibres dans le monde rural. Assurer l’approvisionnement en eau potable des populations dans les zones reculées, accompagner le suivi de l’exécution des projets de l’agriculture solidaire, préserver l’emploi: voilà bien les exigences de l’heure.
Cela commande que les petits agriculteurs, notamment les petits producteurs, puissent bénéficier des aides directes dans les meilleurs délais. Le risque? Que la chaîne de ce processus ne soit pas à la hauteur et que les subventions soient davantage orientées vers les agriculteurs proches des centres de décision régionaux et locaux que vers les millions de petits exploitants formant le tissu de l’agriculture de subsistance.
C’est qu’en effet le maillage existant fait une bonne place à certains -chambres d’agriculture, élus locaux leurs proches et leurs clients- au détriment de tous ceux qui n’ont pas cette même proximité. Il s’agit ici pratiquement des exclus, des sans-voix, de tous ceux qui n’ont pas de possibilités d’accès à l’éligibilité aux aides directes, faute d’information et d’accompagnement.
Bref, ils n’ont ni carnet d’adresses, ni un relationnel, ni un lobby local….
Source : Maroc Hebdo
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