Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a dit : ‘’Je suis venu pour exécuter un plan de réforme, et non pour changer les convictions religieuses des citoyens, et ni de m’occuper des comportements et attitudes morales des gens… »
Le journaliste d’Al Hayat est sorti de son entretien avec le leader islamiste Abdelilah Benkirane avec la conviction que ‘le Maroc est en bonnes mains… » Affirme-t-il .
Et d’ajouter que ‘’malgré les dures décisions prises par son gouvernement dans des domaines vitaux comme l’organisation de l’apport de l’état pour la stabilité des prix des produits de consommations et les dossiers de la retraite qui a épuisé les budget de ses caisses, l’opinion publique a accepté ces mesures, car elles s’inscrivent dans le cadre de l’ajustement de la situation économique’’.
Benkirane a assuré : ‘’ qu’il ne travaille pas suivant la règle de geler les dossiers sur son bureau ou les reporter à de futurs responsables, mais qu’il agit pour solutionner les problèmes, et que sa conviction est que la réforme est onéreuse mais obligatoire pour réaliser l’équilibre’’.
Benkirane a dit qu’il est chef d’un gouvernement élu conformément à la constitution, et que le roi Mohammed VI est le Commandeur des Croyants et le chef de l’état. Il a insisté sur le fait que la monarchie garantit la continuité de l’état depuis 12 siècles, qu’elle regroupe et qu’elle joue un rôle d’arbitrage et non d’autoritarisme, signalant que le roi a été équitable à l’égard du gouvernement ainsi que l’opposition.
Il a dit qu’il a une bonne relation avec le roi, et qu’il n’est que de passage dans son poste de responsabilité, mais qu’il ne veut pas laisser les dossiers suspendus. Il a signalé que l’arbitrage est une règle juridique et politique qui a évité à son pays les dérapages, assurant que les marocains sont un peuple libre, pacifiste et intelligent, et qui connait ceux qui œuvrent pour son intérêt et ceux qui veulent l’exploiter.
Il a ajouté : ‘’Le roi a été sage en se concentrant sur les soucis de son pays, sans aucune ambition à l’extérieure des frontières nationales . La stabilité du Maroc en est le résultat. Je ne prétends pas que l’économie est prospère, mais qu’elle est sur le bon chemin grâce à la coopération entre le pouvoir et le gouvernement’’.
‘Les frères Algériens craignent l’ouverture…’
Benkirane a ajouté :’’Seul le dialogue peut parvenir à ancrer les convictions’’. Il a cité comme exemple les diplômés chômeurs, qui manifestaient devant le parlement et l’ont même encerclé dans la rue lors d’une de ses visites. Ils sont allé jusqu’à occuper le domaine public, mais ils les a convaincu que le seul moyen des les intégrer dans le marché de l’emploi est la participation au concours de recrutement, pour que les étudiants à l’extérieure de la capitale ne soitent pas lésés, car l’égalité des chances est une condition primordiale pour la sécurité de la société, l’espoir et la confiance, malgré les défis difficiles qu’affronte le pays.
Répondant à la question de la position à l’égard de l’Algérie il a dit :’’Les frères Algériens craignent l’ouverture, et malgré la fermeture unilatérale des frontières, les citoyens algériens visitent toujours le Maroc, ce qui les aide à se faire des idées réalistes sur ce qui se passe. » Il a estimé que la fermeture des frontières est en contradiction avec la construction de l’unité maghrébine, qui demeure un choix stratégique et sans alternative pour les pays de la région. »
Il a exprimé l’espoir de voir ‘’la sagesse l’emporter sur les considérations passagères ‘’.
Cependant, le ministre d’Etat Abdellah Baha, qui a assisté à l’interview, a estimé que « les partis islamistes ont une mission, et lorsqu’ils optent pour le pouvoir au dépend de cette mission, ils sont influencés par les règles de la lutte pour le pouvoir qui conduit aux règlements de comptes. » Il a affirmé que la tentation de s’accaparer le pouvoir « est la chose la plus dangereuse pour un parti islamiste. »
Il a rappelé que les dirigeants actuels du parti du PJD étaient, avant sa constitution, actifs au sein de le jeunesse islamique, dont le leader avait été accusé de l’assissinat de l’opposant socialiste Omar Benjeloun – allusion à Abdelkrim Motii en exile depuis 1975-, mais que « cette jeunesse avait procédé à des révisions idéologiques et politiques avant d’y être invitée. »
Benkirane faisait partie de cette jeunesse avait de se retirer de de mouvement radical et fonder Al Jamaa Al Islamya.