Affaire Wafa Charaf, la justice marocaine a eu la main lourde
La nouvelle s’est abattue sur les militants du ‘Mouvement du 20 février’ comme la foudre. Mlle Wafa Charaf, leur camarade de combat pour la dignité et la liberté au Maroc, a vu soudainement sa peine doublée en appel, pour se transformer en 2 ans de prison ferme.
Condamnée en août dernier à un an de prison, à 50.000 dirhams de dommage et intérêt en plus d’une amende de 1.000 dirhams, Charaf n’a pas eu la chance de bénéficier de la clémence des juges de Tanger, comme c’est parfois le cas des enfants « kilimini », comme disait Bouzabbel dans son cartoon.
Deux années de prison ferme, et les policiers peuvent dire « c’est terminé…circulez, il n’y a rien à voir ni à dire! »
+FLASHBACK…+
Les faits remontent à la plainte déposée par Wafa Charaf le 27 avril 2014, où cette dernière affirme avoir été ‘ enlevée ‘, ‘ séquestrée ‘ et ‘ jetée dans une voiture banalisée ‘ par deux policiers en civil, avant d’être ‘ abandonnée sur une route à 12 Km du centre ville de Tanger’ .
D’une victime venue dénoncer l’humiliation qu’elle a subit à une accusée, Wafa Charaf est arrêtée le 9 juillet 2014 pour ‘allégations mensongères ‘ et ‘ atteinte à la police ‘. Des enregistrements téléphoniques ainsi que des déclarations de certains témoins contradictoires aux affirmations de la jeune femme; serait la cause de ce verdict.
Mais Charaf n’est pas la seule dans cette histoire, Boubker Khamlichi, un autre militant de 60 ans, a été poursuivi dans la même affaire.
Il a été innocenté en première instance puis condamné à un an de prison avec sursis.
*** « J’appartiens aux oprimés-es, aux humiliés-es et aux exploités-es qui subissent la détention. Mon emprisonnement est lié à ma qualité de militante des droits humains et à mon engagement politique au Parti de la Voie Démocratique ainsi qu’à mon attachement à la lutte aux côtés des ouvrières et ouvriers……
Ma détention n’était pas une surprise pour moi car je savais-et dès les premiers instants de mon enlèvement et de la torture que j’avais subit psychiquement et physiquement – que le régime (Makhzen) cherchait à redorer son blason avec une idée préalable visant à falsifier les faits avant même un simple début d’enquête à ce sujet … »
*** Extrait de la lettre écrite par Wafa Charaf depuis sa cellule sombre et humide..
Par Hanine Soukaina
Article19.ma