El-Kadiri (Interview) : « Le cabinet Benkirane est arrivé au pouvoir accidentellement… »

D’un sujet à un autre,  dans une interview accordée au périodique Casablancais Al-Michaal [المشعل], Abdellah El-Kadiri, ancien militaire, politicien expérimenté et secrétaire général du Parti démocrate national (PDN ou ex-PND)), parle avec nostalgie d’un passé lointain. Il ne cache pas que certains députés sont « analphabètes » et que « le meilleur parlement » au Maroc était celui de 1977.

Dans cette interview, El-Kadiri a tellement été volubile au sujet de l’ex-ministre de l’Intérieur Driss Basri qu’on avait l’impression qu’il était présent parmi nous…Il a notamment parlé de sa relation personnel avec l’homme qui été surnommé de Grand vizir sous le régime de Hassan II, et de son rôle dans la création des partis politiques…

A propos du comportement de certains parlementaires, surtout après le discours royal, qui a terni l’image de la politique au Maroc. El-Kadiri a répondu que ‘’le meilleur Parlement dans l’histoire de l’institution législative fut celui de 1977’’, et c’était grâce au parlementaires de cette époque, depuis, le niveau des parlementaires est en déclin jusqu’à arriver à ce qu’il est aujourd’hui, un niveau qui ne répond pas aux souhaits et aux choix des citoyens, parce que le député ‘’utilise l’argent pour être élu’’, ce qui veut dire qu’il n’est ni élu ni accepté par la population.

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Des députés analphabètes…

El-Kadiri a affirmé que ces député ne sont pas les auteurs de leurs discours, ils ont l’argent c’est sûr, mais le discours (puisque les députés savent lire un petit peu) est écrit par d’autre, et lus par eux.

Répondant à la question  s’il avait déjà rencontré ce genre de parlementaire dans sa carrière politique, il a répondu ‘’ Qu’il existe un certain nombre de parlementaires qui ne savent absolument rien, ils lisent ce qu’on leur a écrit avant d’arriver au parlement, parfois ils éprouvent des difficultés de lecture, et ne connaissent pas le contenu de ce qu’ils lisent, parce qu’il n’ont pas de conviction, et leurs discours ne viennent pas du cœur, parce que la plus part d’entre eux se disent : (l’important c’est de passer à la télé, et que mes électeurs me voient en train de parler)’’.

El-Kadiri a affirmé que ‘’le parlement d’aujourd’hui est une continuation du parlement à l’époque de Hassan II, quand certain parlements n’avaient pas le niveau désiré, et où se faisait   mainte pratiques électorales qui n’étaient pas en faveur du droit des femmes et des hommes convenables…

Dans une question à propos du parlement sous le règne d’Hassan II, s’il avait été témoin de pratiques anormales, telles que les injures et insultes, il a répondu oui, mais ‘’ça n’allait pas jusqu’à l’altercation physique… car les parlementaires avaient peur de la punition’’.

A propos de l’absence des représentants du peuple lors des sessions parlementaires, El-Kadiri a répondu que les parlementaires entrent au Parlement juste pour qu’on dise d’eux qu’ils sont parlementaires, et pour bénéficier des privilèges qui vont avec ce titre.

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Basri gouvernait effectivement

Dans une comparaison entre le parlement à l’époque de Basri, quand les parlementaires répondaient présent lors des sessions, et aujourd’hui, où  les chaises sont presque vide, El-Kadiri a répondu que la différence est que « Basri gouvernait effectivement’’, alors que le cabinet actuel de Benkirane ‘’n’a aucun pouvoir’’, et n’a pas la compétence pour former un gouvernement ou un ministère.

‘’Le gouvernement actuel n’était pas supposé être un gouvernement’’, c’est juste le hasard qui a fait d’eux un gouvernement, il y’a une vague d’islam politique qui traverse la région, et nous devons y faire face,  alors on a ‘’mis en place un gouvernement islamique…et c’est juste une mode’’.

El-Kadiri a ajouté qu’il ne veut pas dire que le chef du gouvernement ne gouverne pas, mais qu’il ‘’ne peut pas gouverner’’. Parce que le roi ‘’ne réprime personne, il le laisse exercer ses attributions, mais que ce derniers a peur…et en général, les membres de ce gouvernement ont toujours peur des Mkadems malgré leurs statuts’’.

Traduction: Marwane Benhamou

Article 19.ma