M. Abdallah Saaf est un universitaire, chercheur marocain, et ancien ministre de l’Education nationale sous le gouvernement Abderrahmane El Youssoufi, il est également Directeur du Centre d’études et de recherche en sciences sociales à l’Université Mohammed V.
L’écrivain et analyste que représente Saaf est intéressé par la transition démocratique et la réforme de l’éducation au Maroc. Il a publié une vingtaine d’ouvrages et réflexions sur des thématiques diverses, y compris politique et anthropologique.
Dans cette intervention, il nous livre une analyse académique des dernières élections du 4 septembre.
Comparée au raz-de-marée socialiste des iprincipales villes pendant les années 1970, une époque où l’Etat n’avait pas encore mis en place le système des mairies, la victoire des islamistes peut être qualifiée d’’’islamisme municipal’’, selon Me Saaf. Il affirme : « aujourd’hui, nous sommes devant un phénomène que j’appellerai ‘’l’islamisme municipal’’, nous allons voir en quoi consiste ces programmes dont nous avons lu certaines parties, et leur valeur sur le terrain en terme de politique publique concrète. »
Le deuxième élément selon Saaf: le rapport des élections dernières avec les prochaines élections législatives de 2016, en fait, « les positions acquises localement préparent les positions au niveau des circonscriptions législatives classiques de la première chambre, ça c’est un atout, mais les possibilités restent ouvertes », souligne-t-il.
Par ailleurs, Saaf a attiré l’attention sur l’importance de la deuxième chambre dans l’équilibre politique pendant les neuf mois restant du mandat législatif actuel : « beaucoup de choses sont liées à la deuxième chambre qui va prendre place prochainement… certainement, le PAM aura une place importante dans la prochaine chambre, peut être même la présidence. Pour le PJD, les prochaines élections seront le troisième round après les élections du 4 septembre et les coalitions au niveau des bureaux de municipalités et des communes considérées comme une deuxième élection.»
Concernant le lien entre les élections du 4 septembre et ce qui se passe aujourd’hui, avant la clôture des élections de la deuxième chambre, Saaf ajoute : « Je ne pense pas que cette opération nous réserve des surprises, car elle ne concrétise pas un rapport de force politique au sens propre du terme, et souvent, ça reste personnel et dépasse les relations entre partis. »