A l’instar des autres pays, le Maroc célèbre ce lundi la journée mondiale de l’habitat avec un bilan qui fait état d’avancées, mais le marché souffre toujours d’une demande immobilière timide
« Le secteur de l’habitat a certes enregistré des avancées considérables au cours des dernières années, toutefois le marché souffre toujours d’une demande immobilière timide qui peine à décoller », relève Nada El Khalidi, une experte de l’immobilier à Rabat.
Elle a en outre fait savoir que la demande de location a progressé au détriment d’une demande d’achat qui reste réduite précisément pour les segments du moyen et haut standing, dont le prix dépasse le pouvoir d’achat d’un citoyen à revenu limité.
Pour ce qui est des défis majeurs qui font face au secteur, Mlle El Khalidi a relevé la nécessité de rétablir la confiance des citoyens en le marché immobilier à travers notamment le contrôle de la conformité des chantiers de constructions avec les autorisations accordées et les mesures de sécurité.
Elle a, aussi, mis l’accent sur une batterie de mesures à même de dynamiser la demande du marché d’habitat, précisant que des allègements fiscaux s’avèrent de première nécessité pour stimuler la demande d’acquisition du segment immobilier de luxe et du haut standing.
« La dynamisation du secteur de l’habitat requiert la mise en œuvre d’incitations financières, notamment la réduction des taux d’intérêt des crédits immobiliers, la révision à la baisse de l’imposition des acquisitions foncières outre la subvention par l’Etat de terrains immobiliers en faveur des promoteurs du secteur », a-t-elle noté.
Mlle El Khalidi a, dans un cadre lié, souligné que tout promoteur immobilier devrait marier une bonne qualité de construction à un prix de marché raisonnable, ajoutant que l’Etat pourrait intervenir, à cet effet, par la subvention des matériaux de construction.
« Un bon rapport qualité-prix s’impose de force aussi bien pour séduire la clientèle que pour faire face à la concurrence acharnée au niveau du marché », a expliqué la professionnelle du secteur.
L’experte n’a pas manqué de mettre en avant l’implication de l’Etat dans les chantiers de construction de l’habitat social, précisant que le pays a enregistré des avancées considérables dans la lutte contre l’habitat insalubre et menaçant ruine, notamment à travers le programme « Villes sans bidonvilles ».
« Les fruits de ce programme qui vise à éradiquer les bidonvilles en milieu urbain, commence à se faire sentir, avec plus de 50 villes sur un total de 85 déclarées sans bidonvilles », s’est-elle réjouie, soulignant que ce programme consacre le droit du citoyen marocain à un logement décent qui garantit la dignité et la sécurité.
Célébrée cette année sous le thème « des espaces publics pour tous », la journée mondiale de l’habitat rappelle à tout un chacun sa responsabilité collective pour l’avenir de l’habitat humain.
En 2011, ONU-Habitat a adopté la résolution sur le développement urbain durable à travers l’accès à des espaces publics urbains de qualité.
Les espaces publics de qualité renforcent la cohésion de la communauté, favorisent la santé, le bonheur et le bien-être de tous les citoyens tout en stimulant l’investissement, le développement économique et la durabilité environnementale.
Les objectifs de développement durable mettent en évidence l’importance des espaces publics. La cible 7 de l’objectif 11 vise – d’ici à 2030, à assurer l’accès de tous, en particulier des femmes et des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, à des espaces verts et des espaces publics sûrs.
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