Incroyable mais malheureusement vrai. Dans les régions instables du centre du Mali, les terroristes du JNIM (Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin) transforment des objets du quotidien en armes redoutables. Dernière trouvaille en date : des bouteilles plastiques d’eau converties en engins explosifs improvisés (IED), dissimulées sur les routes stratégiques reliant Bandiagara à Bankass.
Ce dispositif d’apparence anodine repose sur un mécanisme ingénieux. Une simple bouteille en plastique contient deux contacts métalliques reliés à un fil-piège tendu en travers de la route.Dès qu’un véhicule touche le fil, les contacts se rejoignent et déclenchent l’explosion d’une charge principale, causant des dégâts considérables, selon le site américain spécialisé TracWatch).
Une technologie recyclée du Moyen-Orient jusqu’au Sahel
L’utilisation de bouteilles plastiques comme détonateurs improvisés n’est pas une innovation locale. Cette technique a été largement documentée en Syrie et en Irak pendant les conflits menés par Daech. Des schémas techniques publiés dès 2014, lors du siège de Kobané, décrivaient exactement ce mode opératoire.
Les experts estiment que des anciens combattants ou artificiers de l’État islamique, passés dans les rangs du JNIM, ont importé ce savoir-faire au Mali, prouvant l’existence d’un transfert transrégional des tactiques terroristes.
Cette mutation technologique démontre l’adaptation constante des groupes armés, capables de reproduire des techniques meurtrières avec des matériaux rudimentaires.
Une menace sournoise qui piège les routes maliennes
L’axe routier Bandiagara–Bankass, fréquenté par les forces de sécurité et les convois logistiques, est devenu le terrain d’expérimentation de ces pièges mortels. Les bouteilles piégées, faciles à fabriquer et à dissimuler, rendent la détection des explosifs encore plus complexe pour les militaires.
La prolifération de ces engins artisanaux souligne la sophistication croissante du JNIM, qui attire dans ses rangs les artificiers les plus expérimentés du Sahel. Ce mode opératoire confirme également l’évolution du jihadisme sahélien vers une guerre d’usure, où l’ennemi frappe là où on ne l’attend pas, avec des armes fabriquées à partir d’objets aussi banals qu’une bouteille d’eau vide.
En résumé : au Mali, la menace ne vient plus seulement des armes lourdes ou des pick-up armés : elle se cache désormais dans une simple bouteille jetée au bord d’une route. Une preuve supplémentaire de la créativité meurtrière des groupes terroristes dans cette région en proie à l’instabilité.
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