Mais cette épopée masque un bilan globalement décevant en Afrique : aucune CAN remportée, malgré une finale en 2004. La CAN Côte d’Ivoire 2023 a tourné à la désillusion, avec une élimination dès les huitièmes, selon un rapport qui fait l’état des lieux sans complaisance, dans une dizaine de pages, publié par le think tank marocain Oméga et dont Article19.ma a obtenu une copie (voir ci-dessous)
Les catégories jeunes, longtemps négligées, se sont réveillées grâce à la politique de formation de l’Académie Mohammed VI et aux talents de la diaspora. Résultat : des titres continentaux en U17 et U23, et une médaille de bronze historique aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Le futsal marocain est, lui, devenu une référence mondiale avec trois CAN consécutives, des quarts de finale en Coupe du monde et une sixième place au classement FIFA 2025.
Le football féminin a connu une véritable renaissance : finale de la CAN 2022 et huitième de finale à la Coupe du monde 2023 en Australie, une première pour un pays africain et arabe.
Clubs marocains : rois d’Afrique mais…
Sur la scène africaine, les clubs marocains ont glané 16 titres continentaux depuis 2000, avec le Raja, le Wydad, l’AS FAR et la Renaissance Sportive de Berkane (RSB) en tête. Le Wydad, pourtant performant, a perdu trois finales de Ligue des champions (2017, 2019 et 2023), manquant de marquer durablement l’histoire.
Le sommet reste l’exploit du Raja en 2013, finaliste de la Coupe du monde des clubs face au Bayern Munich, après avoir battu des géants comme Monterrey et l’Atlético Mineiro de Ronaldinho.
Côté compétitions arabes, le palmarès est plus modeste avec seulement deux titres remportés par le Raja.
Sur le plan national : Un professionnalisme à géométrie variable
Sur le plan local, quatre clubs se partagent l’essentiel des trophées : le Raja (21 titres), le Wydad (12), l’AS FAR (10) et la RSB (9). La professionnalisation engagée en 2011 reste superficielle, avec une gestion souvent défaillante, des déficits chroniques et des crises internes récurrentes. Si la LNFP tente de mettre en place des contrôles financiers, la majorité des clubs frôle régulièrement la faillite.
La FRMF est aujourd’hui confrontée à un défi crucial : faire passer le football des clubs marocains d’un professionnalisme de façade à une réelle gestion durable, seule voie pour consolider les succès sportifs engrangés sur le continent.
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