Ethique & Morale – M. Ouahbi jette un pavé dans la mare en fustigeant « la mendicité numérique »

— La mendicité sur les réseaux sociaux assimilée à une infraction pénale

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a vivement dénoncé la prolifération de la mendicité sur les réseaux sociaux, la qualifiant d’infraction au même titre que la mendicité dans l’espace public.

Répondant à une question orale au Parlement, en ce début de semaine, M. Ouahbi a rappelé que le nombre de mendiants au Maroc était d’environ 200.000 personnes en 2007, et que les tribunaux avaient traité en 2020 pas moins de 6128 affaires de mendicité, ayant conduit à la condamnation de 6525 personnes.

« La mendicité sur les réseaux sociaux ne diffère en rien de celle dans la rue : c’est un acte puni par la loi », a-t-il martelé, précisant que ce phénomène est souvent associé à des faits d’escroquerie, notamment par la présentation de fausses informations ou données pour soutirer de l’argent, selon le site arabophone Hespress.

Le ministre a également dénoncé certaines formes de mendicité déguisées sous des discours politiques ou associatifs, soulignant que la loi sur l’organisation de l’action caritative encadre strictement les collectes de fonds.

Une agence nationale pour la protection de l’enfance en préparation

Interrogé sur la protection des droits de l’enfant, Ouahbi a indiqué qu’un projet de loi pour la création d’une Agence nationale pour la protection de l’enfance a été élaboré par son département. Ce projet a déjà été adopté en Conseil de gouvernement et sera soumis prochainement à la Commission de la justice et de la législation à la Chambre des représentants.

Le ministre a précisé que le gouvernement avait d’abord envisagé un code pénal spécifique pour l’enfant, mais que les divergences entre les départements concernés (Justice, Solidarité, Famille et Jeunesse) ont conduit à soumettre la question à l’arbitrage du Chef du gouvernement. Celui-ci a finalement confié le dossier au ministère de la Justice.

Plus de 300 nouveaux postes dans le secteur de la Justice

Concernant les infrastructures judiciaires, Ouahbi a défendu la nécessité de renforcer les juridictions spécialisées, notamment les tribunaux de la famille, pour traiter les affaires de mariage, divorce, violences faites aux femmes et aux enfants.

Il a annoncé que 77 bâtiments judiciaires sont en construction, 18 projets sont prêts à être inaugurés, 26 autres en chantier et 31 à l’étude. Toutefois, le principal obstacle, selon lui, reste le manque de ressources humaines, bien plus que le déficit en infrastructures.

Dans ce cadre, le ministre a révélé avoir reçu l’aval du Chef du gouvernement pour créer plus de 300 nouveaux postes, qui feront l’objet d’un concours dans les prochains jours. Ces postes seront essentiellement destinés à renforcer les effectifs des techniciens en informatique, afin de combler le déficit dans ce domaine stratégique.

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