— Un sommet express pour sceller un accord majeur
Événement. Sous la pression du président américain Donald Trump, les pays membres de l’OTAN ont validé, mercredi, un accord historique portant les dépenses de défense à 5 % du produit intérieur brut (PIB). Selon l’agence Reuters, cette décision, entérinée lors d’un sommet exceptionnellement court à La Haye, vise à répondre à la fois aux exigences américaines et aux inquiétudes grandissantes face à la menace russe.
Retour affirmé au principe de défense collective
Outre la hausse des dépenses, les 32 pays alliés ont réaffirmé leur attachement au principe de défense collective inscrit dans l’article 5 du Traité de Washington. « Nous réaffirmons notre engagement indéfectible à la défense collective : une attaque contre l’un est une attaque contre tous », souligne le communiqué final.
Trump obtient gain de cause… et menace l’Espagne
Satisfait, Donald Trump a salué « une grande victoire » en conférence de presse, en exprimant toutefois son agacement contre l’Espagne. Le président américain a menacé Madrid de représailles commerciales, accusant le Premier ministre Pedro Sanchez de vouloir déroger à l’objectif des 5 %. « C’est terrible. Leur économie pourrait s’effondrer si quelque chose de grave arrivait », a-t-il lancé.
Une réponse à la Russie… et aux pressions américaines
Pour l’OTAN, ce relèvement spectaculaire des dépenses est à la fois une réponse aux exigences américaines et aux inquiétudes face à la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022. Le Kremlin, de son côté, accuse l’Alliance de « militarisation débridée », estimant que l’OTAN diabolise la Russie pour justifier cette fuite en avant budgétaire.
Malgré l’unité affichée, le président français Emmanuel Macron a pointé un paradoxe : comment investir massivement dans la défense tout en subissant des barrières douanières américaines ? « On ne peut pas dire qu’on va dépenser plus et, en même temps, lancer une guerre commerciale au sein même de l’Alliance. C’est une aberration », a-t-il averti.
Un effort financier colossal et une « dépendance » de l’industrie américaine, pour les Européens
La marche vers les 5 % du PIB représente un défi budgétaire sans précédent. Ce nouvel objectif se décompose en 3,5 % pour les dépenses militaires directes (troupes, équipements, armement) et 1,5 % pour les capacités de soutien élargies (cybersécurité, infrastructures adaptées aux opérations militaires, protection énergétique).
Cet engagement implique des hausses de dépenses de plusieurs centaines de milliards de dollars par an par rapport à l’ancien objectif de 2 % du PIB, fixé en 2014. De nombreux pays européens, aux finances déjà contraintes, peinent à mesurer comment absorber un tel choc budgétaire.
En conclusion: Donald Trump a rappelé qu’il espérait que cet argent supplémentaire serait largement investi dans l’industrie de défense américaine, notamment dans l’achat d’équipements militaires « Made in USA ». Une perspective qui nourrit, en Europe, autant de critiques que d’interrogations sur la dépendance croissante vis-à-vis des États-Unis.
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