À New York, lors de la réunion organisée, ce mercredi 18 juin, par le PNUD en présence des représentants de la GANHRI, du HCDH et de réseaux régionaux, Mme Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), a réaffirmé son engagement en faveur du Partenariat tripartite lancé en 2011 entre la GANHRI, le PNUD et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
Résumé :
Face à un contexte international marqué par les conflits, le recul démocratique, l’urgence climatique et un affaiblissement du multilatéralisme, Mme Bouayach a alerté sur le risque d’exclusion des Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDH) en raison de la crise budgétaire onusienne. Elle a plaidé pour une approche concertée, axée sur le renforcement des capacités des INDH, leur participation active aux mécanismes internationaux, et la mise en œuvre d’outils innovants, notamment en matière numérique et environnementale.
Mme Bouayach a également souligné l’importance de l’évaluation en cours du Partenariat tripartite et de l’initiative UN80, qui offre une opportunité de replacer les droits humains au cœur des réformes multilatérales. Elle a appelé à la création d’un espace stratégique dédié aux INDH dans ce processus.
Trois priorités ont été dégagées :
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Renforcer les INDH existantes et en créer de nouvelles là où elles sont absentes ;
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Accompagner les INDH sur les enjeux transversaux tels que le climat, le numérique, l’espace civique et les contextes de crise ;
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Faciliter leur participation effective aux forums onusiens, notamment ECOSOC et UNFCCC.
Enfin, Mme Bouayach a souligné l’urgence de mobiliser davantage de ressources financières, dénonçant le sous-financement structurel de la GANHRI comme un obstacle à l’efficacité et à la durabilité des actions menées.
Elle a conclu en appelant à un renouvellement du partenariat, fondé sur la coopération, la cohérence et la défense intransigeante des principes universels des droits humains.
Voici le texte intégral de l’allocution de Mme Amina Bouayach :
Bonjour Mesdames et Messieurs,
C’est avec un profond engagement et un réel plaisir que je prends part à cette réunion, aux côtés de ma collègue Alyson, Secrétaire de la GANHRI, ainsi que des représentants de nos réseaux régionaux et mondiaux.
Depuis la création, en 2011, du Partenariat tripartite entre la GANHRI, le PNUD et le HCDH, nous poursuivons une ambition commune : renforcer les Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDH) et promouvoir leur rôle central dans la défense des droits humains.
Au nom de la GANHRI, je tiens à remercier nos partenaires pour ces quatorze années de collaboration soutenue. Mes remerciements vont également au PNUD pour son accueil ici à New York, et à la Norvège pour son appui financier constant, qui a permis de consolider notre action, tant sur le plan institutionnel que thématique.
Nous nous réunissons dans un contexte international préoccupant : conflits persistants, reculs démocratiques, violations massives des droits humains, et affaiblissement du multilatéralisme. À cela s’ajoute une crise budgétaire majeure du système onusien, qui restreint la participation des INDH et de la société civile aux mécanismes internationaux, compromettant la redevabilité des États et la portée des engagements pris.
Ces défis systémiques — qu’ils soient liés à l’urgence climatique, aux discriminations multiples ou aux conflits — exigent des réponses concertées. Le respect du droit international, le dialogue et la coopération doivent en être les piliers.
C’est précisément dans cette optique que le Partenariat tripartite se distingue. Il incarne une approche collaborative unique, permettant :
Hier encore, lors de notre réunion avec les réseaux régionaux, nous avons réaffirmé notre attachement à ce partenariat. Il constitue une plateforme précieuse pour structurer nos efforts, mutualiser nos compétences et renforcer l’impact de notre action collective.
Toutefois, si de nombreuses avancées ont été accomplies, il reste essentiel de consolider nos méthodes. Une demande claire a émergé pour une concertation renforcée à chaque étape des projets : conception, mise en œuvre et évaluation. Cette approche est indispensable pour garantir la cohérence, l’efficacité et l’appropriation de nos actions.
L’évaluation actuellement en cours du Partenariat représente une étape stratégique. J’ai eu l’occasion d’échanger avec la consultante en charge, afin de souligner l’importance que nous attachons à ce processus et aux recommandations qui en découleront, dans une perspective de renforcement équitable et durable.
Par ailleurs, la réforme engagée dans le cadre de l’initiative UN80 représente une opportunité décisive pour replacer les droits humains au cœur du système multilatéral. Cette semaine, à New York, nous avons mené plusieurs rencontres de haut niveau, notamment avec le Haut-Commissariat, l’ECOSOC et des États membres, pour plaider en faveur de la création d’un espace stratégique dédié aux INDH dans ce processus.
Les INDH, de par leur ancrage local et leur expertise, sont des acteurs incontournables de la mise en œuvre des normes internationales. Leur intégration dans cette dynamique est une condition sine qua non de toute réforme véritable.
À l’issue de nos échanges, trois priorités communes se dégagent :
Mesdames et Messieurs,
C’est en conjuguant nos forces, en renforçant nos alliances et en défendant sans relâche les principes du droit international que nous pourrons faire face aux menaces actuelles. Le partenariat tripartite a démontré sa valeur ; il nous appartient désormais de l’amplifier, avec clarté, courage et détermination.
Je forme le vœu que cette rencontre marque le début d’une dynamique renouvelée, portée par une vision partagée des droits humains comme fondement de la paix, de la justice et du développement durable.
Je vous remercie.
Article19.ma