Par Ali Bouzerda
- Du soutien discret à l’adhésion ouverte : une bascule progressive
- Un langage diplomatique désormais codifié autour du plan d’autonomie marocain
- Une dynamique irréversible
Depuis la présentation en 2007 de son Initiative d’autonomie pour le Sahara devant les Nations Unies, le Maroc a vu évoluer en profondeur le paysage diplomatique mondial. Ce changement s’est d’abord manifesté par une transformation du langage diplomatique, avant de se traduire par des prises de position politiques concrètes sur cette question.
Longtemps qualifié de « sérieux et crédible », le plan d’autonomie marocain est désormais désigné par un nombre croissant d’États comme « la seule base viable » pour résoudre ce différend régional.
En 2025, le Royaume-Uni a marqué un tournant décisif en rejoignant explicitement cette dynamique, qualifiant l’initiative marocaine de « base la plus crédible, viable et pragmatique ».
Le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, David Lammy, a souligné la portée géostratégique de cette position :
« La résolution de ce différend régional renforcerait la stabilité de l’Afrique du Nord et relancerait la dynamique bilatérale et l’intégration régionale. »
Une formulation qui reflète un alignement croissant entre les positions occidentales et la vision marocaine.
Le Kenya, longtemps soutien du Polisario, a fait de même quelques jours auparavant, parlant de « seule approche durable ». Dans son sillage, le Ghana, le Panama et l’Équateur ont retiré leur reconnaissance de la pseudo-« Rasd », confirmant le basculement diplomatique en cours.
Les États-Unis, pionniers du soutien dès 2007 en qualifiant le plan de « sérieux », ont franchi une étape majeure en 2020 en reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara. En 2025, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a consolidé cette posture en affirmant :
« Le plan d’autonomie marocain est la seule base réaliste et viable. »
+ Le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine +
La France, membre influent du Conseil de sécurité aux côtés des États-Unis et du Royaume-Uni, a réaffirmé solennellement son appui à la proposition marocaine.
Le président Emmanuel Macron a déclaré officiellement en 2024 :
« Le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine. »
Une position claire qui encourage ceux qui étaient jusque-là hésitants à prendre une décision juste pour se ranger du bon côté de l’Histoire — celle de la légitimité et de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.
L’Espagne, ancienne puissance coloniale, a elle aussi clarifié sa position après une période de flottement et d’indécision. En 2022, Madrid a qualifié le plan marocain de « base la plus sérieuse, réaliste et crédible », mettant fin à une ambigüité diplomatique prolongée avec Rabat — malgré l’ire d’Alger.
Après des tensions notables, l’Allemagne a également réajusté sa posture. Depuis 2023, sa diplomatie affirme que le plan marocain constitue une « très bonne base pour une solution durable ». Cette déclaration s’est traduite par un renforcement tangible de la présence économique allemande dans les provinces du Sud, illustrant un soutien concret à l’initiative marocaine.
Plus récemment, la Slovénie — depuis le Conseil de sécurité — et 22 pays de l’Union européenne, dont la Croatie et la Moldavie, ont repris la même terminologie diplomatique, validant l’Initiative comme la « base la plus sérieuse ». La Hongrie, allant plus loin, a concrétisé son soutien par une présence consulaire renforcée à Laâyoune et Dakhla.
+ Alger continue de naviguer à contre-courant +
Dans le monde arabe, les six pays du Conseil de coopération du Golfe maintiennent un soutien unanime à l’initiative marocaine.
En revanche, l’Algérie, voisine de l’Est, persiste dans une posture d’opposition. Comme le souligne un juriste marocain :
« Face à cette dynamique internationale qui s’amplifie, l’Algérie semble camper sur des postures dépassées. »
Et d’ajouter :
« Fidèle à une lecture idéologique héritée de la guerre froide, Alger continue de faire du dossier du Sahara un levier d’affrontement régional, plutôt qu’un enjeu de construction maghrébine. »
Au niveau continental, l’Afrique joue un rôle déterminant. Le retour du Maroc à l’Union africaine en 2017 a permis un renforcement stratégique par la voie de la coopération Sud-Sud. Des projets structurants — tels que le Port Atlantique de Dakhla ou le gazoduc Nigeria-Maroc — confirment la centralité du Sahara dans la diplomatie économique régionale impulsée par le roi Mohammed VI.
La tenue de commissions bilatérales à Laâyoune, par la Côte d’Ivoire et le Liberia en janvier 2025, illustre cette normalisation sur le terrain.
En Amérique latine, le Paraguay, le Chili et le Pérou ont eux aussi adopté un discours convergent autour de la viabilité unique du plan marocain.
Aujourd’hui, plus de 116 États soutiennent officiellement l’initiative marocaine d’autonomie.
Le lexique diplomatique s’est uniformisé : « sérieux », « crédible », « réaliste », « unique », transformant ce dossier longtemps conflictuel en un consensus géopolitique progressif.
Ce basculement diplomatique mondial entérine de facto la vision marocaine comme seul cadre crédible pour une résolution durable du différend saharien créé de toutes pièces par l’Algérie.
Un universitaire, analysant la dynamique actuelle d’un conflit qui dure depuis 1975, posait récemment la question :
« Est-ce la fin du conflit du Sahara ? »
Article19.ma