Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont exprimé leur soutien à une initiative marocaine visant à leur offrir un accès aux routes commerciales de l’Atlantique. Cette décision représente un tournant important dans la géopolitique et l’économie de l’Afrique de l’Ouest.
Les trois ministres ont exprimé la position de leurs pays lors d’une rencontre avec le roi Mohammed VI, en début de semaine à Rabat, a-t-on indiqué.
L’initiative marocaine, annoncée pour la première fois en novembre 2023, prévoit l’ouverture des ports atlantiques du royaume – comme celui d’Agadir – au profit du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Ces trois pays sahéliens, sans accès à la mer, ont quitté la CEDEAO en 2024 à la suite de coups d’État militaires et cherchent désormais de nouveaux partenariats pour contourner les restrictions commerciales et l’isolement diplomatique, selon le Business Insider Africa.
Accès aux ports atlantiques : une bouée de sauvetage pour le bloc AES
Ce projet est perçu comme un geste stratégique du Maroc pour :
- Renforcer son influence régionale
- Soutenir le développement économique du Sahel
- Réduire la dépendance des pays sahéliens vis-à-vis des États frontaliers membres de la CEDEAO, tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal
- Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré que cette initiative contribuait à “diversifier notre accès à la mer”.
Depuis la création de la Confédération des États du Sahel (AES), le Burkina Faso, le Mali et le Niger se sont éloignés de leurs partenaires occidentaux traditionnels, ont expulsé les forces françaises, et ont renforcé leur coopération militaire avec la Russie.
Un rôle diplomatique renforcé pour le Maroc
La rencontre des chefs de la diplomatie sahélienne avec le roi Mohammed VI à Rabat a été décrite par l’agence de presse marocaine comme une manifestation des “liens forts et anciens avec les trois pays frères de l’Alliance du Sahel”.
Cette coopération croissante avec le Maroc intervient alors que les tensions s’aggravent avec l’Algérie, rival régional du Maroc. L’Algérie, qui soutient le Front Polisario – partisan de l’indépendance du Sahara occidental –, a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat.
Dans ce contexte, le Maroc poursuit ses investissements en Afrique de l’Ouest, notamment dans les secteurs de l’agriculture et des banques. Il construit actuellement un port d’un milliard de dollars à Dakhla, visant à renforcer son infrastructure maritime et à asseoir son autorité sur la région.
Enfin, le Maroc a récemment joué un rôle clé dans la libération de quatre citoyens français détenus au Burkina Faso, peu après que la France a reconnu sa souveraineté sur le Sahara occidental. Ce rapprochement entre Rabat et les nouveaux dirigeants sahéliens s’inscrit dans une recomposition stratégique plus large du continent.
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