SIEL – Stand du CNDH : 10 jours de célébration de la culture et des droits humains

Bilan. Jusqu’au dimanche 27 avril 2025 et pendant dix jours, le stand du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) au Salon International de l’Édition et du Livre (SIEL) a constitué une plateforme interactive ouverte sur les questions de culture, de mémoire, de justice sociale et d’expressions artistiques contemporaines. Un programme riche et diversifié a renforcé la position du Conseil en tant qu’acteur essentiel reliant les droits humains à l’action culturelle et créative.

Dès le premier jour, le stand a reflété l’engagement du Conseil à faire de la culture un outil vivant pour promouvoir les valeurs des droits humains, à travers plus de 30 conférences, rencontres et ateliers, réunissant un large éventail d’intellectuels, d’écrivains, d’artistes, de chercheurs et de défenseurs de la dignité humaine.

I – Les grands axes ayant animé la programmation :

1. Les questions de mémoire et de justice transitionnelle, à travers des sessions portant sur le patrimoine, la mémoire collective et l’histoire des voix marginalisées.

2. Les industries culturelles et créatives comme levier de développement économique et social.

3. La relation entre cinéma et droits humains, avec une analyse des représentations des valeurs dans les productions visuelles.

4. Le patrimoine matériel et immatériel et son rôle dans la construction de l’identité nationale et l’ouverture à l’autre.

5. La littérature comme moyen de résistance, avec la participation d’écrivains internationaux discutant des questions de liberté, d’exil et de justice.

Le Conseil National des Droits de l’Homme a accordé une attention particulière à la participation des enfants, à travers une programmation spéciale sous le slogan “La voix de l’enfance”, accueillant des activités artistiques et interactives pour environ 250 enfants issus de différentes régions du Royaume. Pendant toute la durée du salon, une attention particulière a été portée au respect des normes d’accessibilité, avec la mise à disposition d’une traduction simultanée en langue des signes, de parcours adaptés et de supports écrits et audio-guidés.

– – Invités du Maroc et d’ailleurs

Le stand a accueilli de nombreuses personnalités éminentes, parmi lesquelles la romancière Monia Mazigh, l’écrivain irakien Ali Bader, l’écrivaine camerounaise Oswald Lewat, le chercheur Fouzi Skali et le réalisateur Saâd Chraïbi, aux côtés de chercheurs, militants des droits humains et artistes marocains et internationaux.

– – Une mise en pratique du slogan “Les droits humains nous rassemblent”

Chaque moment vécu au sein du stand a incarné la conviction du Conseil que culture et droits humains ne sont pas des sphères séparées, mais bien deux forces complémentaires pour élargir l’horizon des libertés et renforcer la conscience collective.

À l’issue de cette édition, le stand du Conseil National des Droits de l’Homme a, une fois de plus, démontré que la défense de la dignité et des libertés peut aussi passer par la parole libre, la création et l’art, pour un Maroc qui reconnaît et célèbre sa diversité.

II – De la technique à l’enracinement du droit

Dans le cadre de son engagement constant à garantir à tous l’accès à l’information et la participation effective, le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a adopté, lors de sa participation au Salon International de l’Édition et du Livre, une série de mesures visant à renforcer l’accessibilité sous toutes ses formes.

Parmi les principales initiatives, le Conseil a assuré la traduction simultanée en langue des signes lors des conférences et rencontres publiques, permettant ainsi aux personnes sourdes de suivre les événements et de participer aux débats publics. Des guides écrits et audio ont également été mis à disposition pour faciliter la circulation des visiteurs dans l’espace du stand, en tenant compte de la diversité de leurs besoins et de leurs capacités.

Le Conseil n’a pas négligé l’aspect physique de l’accessibilité : les espaces ont été aménagés de manière à garantir un accès facilité, notamment par l’installation de rampes et de passages adaptés aux fauteuils roulants, ainsi que par l’utilisation de marquages au sol visuels et clairs, répondant aux normes du design universel.

La vision du Conseil en la matière dépasse la simple dimension technique : elle considère l’accessibilité comme un droit fondamental, un levier pour réaliser l’égalité, combattre la discrimination, et affirmer que la diversité est une richesse pour la société.

Mohamed Kettani, l’un des interprètes en langue des signes présents sur le stand, a exprimé l’importance de cette initiative en déclarant :

« Nous remercions le Conseil National des Droits de l’Homme d’avoir permis aux personnes sourdes d’être présentes et de communiquer dans leur langue maternelle, la langue des signes. C’est leur unique moyen de communication, et leur permettre d’accéder aux activités du stand est essentiel pour leur inclusion. En tant qu’interprètes assermentés, nous nous engageons à transmettre fidèlement chaque mot et chaque idée, afin que les sourds se sentent pleinement intégrés à cet espace culturel. »

À travers ces mesures, le Conseil National des Droits de l’Homme confirme que le renforcement de l’accessibilité n’est pas simplement un enjeu organisationnel, mais bien une expression claire de son engagement en faveur des droits humains et de la lutte contre toutes les formes d’exclusion.

III – Participation des enfants : une voix présente au cœur de la programmation

Dans le cadre de sa participation à la 30ᵉ édition du Salon International de l’Édition et du Livre de Rabat, le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a accordé une place centrale à la participation des enfants, en concrétisation de son engagement en faveur de l’effectivité des droits de l’enfant et de sa présence active dans le débat public.

Pendant dix jours, le stand a accueilli plus de 250 enfants venus de différentes régions du Royaume, dans le cadre d’un programme intégré conçu spécialement pour les impliquer de manière interactive et pédagogique.

La programmation a proposé des activités variées : ateliers de dessin et d’écriture, rencontres ouvertes autour des valeurs des droits humains, et séances de contes interactifs, visant à permettre aux enfants d’exprimer leurs opinions et leur vision d’une société plus juste et plus respectueuse de la dignité humaine.

À travers cette initiative, les enfants ont été invités à exprimer, par le dessin et la couleur, leur identité locale et les spécificités de leur environnement culturel, naturel et social.

L’objectif n’était pas seulement de produire de belles œuvres artistiques, mais surtout d’offrir aux enfants l’opportunité d’explorer leur relation à leur territoire et de la traduire en expressions artistiques libres, empreintes de mémoire et d’appartenance.

L’atelier s’est ainsi transformé en un espace interactif de dialogue, où les enfants ont partagé leurs expériences, leurs histoires et leurs perceptions des droits et libertés dans leur environnement, révélant ainsi une lecture croisée de la diversité marocaine, avec toute la spontanéité et la profondeur du regard enfantin.

Les œuvres produites constituent un témoignage visuel collectif affirmant que les droits commencent par l’appartenance, et que l’art peut être un puissant pont pour relier l’enfant à sa communauté, stimuler sa pensée critique et l’encourager à valoriser la pluralité culturelle.

À travers cette initiative, le Conseil rappelle que l’effectivité des droits humains passe nécessairement par la prise de parole de toutes les générations, et que la reconnaissance de la diversité commence dès l’enfance, en ouvrant des espaces d’expression libre et créative, loin des modèles préétablis.

Par Boutaina Taki

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