Opinion – Le rôle destructeur du régime iranien au Yémen et l’échec de sa politique interventionniste

Par Ornella Sukkar*


Le Yémen, qui souffre depuis des années d’une guerre dévastatrice et d’interventions étrangères, est devenu l’un des exemples les plus flagrants de la politique destructrice du régime iranien dans la région. Le soutien de l’Iran aux Houthis, groupe armé chiite zaïdite, n’a pas seulement exacerbé la crise, mais s’est également transformé en un échec stratégique pour la politique interventionniste de Téhéran. Cet article examine le rôle destructeur de l’Iran, ses échecs, ainsi que les conséquences d’une politique d’apaisement à l’égard de ce régime, en présentant différents points de vue, y compris ceux des critiques du régime à l’intérieur de l’Iran, dans un style neutre.

Les interventions du régime iranien au Yémen

Le soutien de l’Iran aux Houthis a commencé au début des années 2000 dans le but d’étendre son influence régionale. Cette aide a inclus l’envoi d’armes sophistiquées, telles que des missiles balistiques et des drones, par le biais de la Force Al-Qods des Gardiens de la révolution, ainsi qu’une formation militaire assurée par des conseillers iraniens et des membres du Hezbollah libanais. La découverte par la marine américaine, en 2020, d’une cargaison d’armes iraniennes en route vers le Yémen témoigne de l’ampleur de ces interventions.

Ces armes ont permis aux Houthis de mener des attaques contre l’Arabie saoudite et de cibler des navires commerciaux en mer Rouge, menaçant ainsi la sécurité régionale et le commerce mondial. Cependant, au lieu de renforcer la position de l’Iran, ces interventions ont plongé le Yémen dans une catastrophe humanitaire profonde. Plus de 80 % de la population dépend de l’aide humanitaire, et des millions de personnes sont au bord de la famine, révélant l’ampleur des destructions causées par les politiques iraniennes.

L’échec de la politique interventionniste iranienne

La politique iranienne au Yémen a rencontré de nombreux obstacles et s’est soldée par des échecs stratégiques. Tout d’abord, les vastes opérations militaires menées par les États-Unis et leurs alliés, notamment en 2024 et 2025, comme l’attaque de mars 2025 visant des entrepôts d’armes houthis, ont considérablement réduit les capacités militaires du groupe. Ces attaques ont démontré que le soutien iranien ne pouvait pas résister à la pression militaire occidentale.

Ensuite, l’isolement diplomatique de l’Iran dans la région s’est accentué. Les efforts de Téhéran, comme les négociations à Oman fin 2024, n’ont pas réussi à redorer son image négative.

Au Yémen même, la dépendance des Houthis vis-à-vis de l’Iran a suscité une opposition croissante. De nombreux Yéménites considèrent les Houthis comme un instrument aux mains de Téhéran plutôt que comme de véritables représentants des intérêts nationaux. Ces éléments montrent que, malgré son coût élevé, la politique interventionniste de l’Iran s’est révélée être un échec multidimensionnel.

La poursuite des troubles et la politique d’apaisement

Tant que le régime iranien continuera à soutenir des groupes alliés comme les Houthis, ni le Yémen ni la région ne connaîtront la stabilité. Ce régime cherche, à travers la propagation du chaos, à assurer sa survie. Toutefois, la politique d’apaisement adoptée par certaines puissances occidentales à l’égard de Téhéran a contribué à prolonger cette crise. Les critiques de cette politique estiment qu’en l’absence de sanctions globales et d’un isolement total du régime, l’Iran continuera à semer l’instabilité.

Conclusion et solutions

Le rôle destructeur du régime iranien au Yémen et l’échec de sa politique interventionniste révèlent l’inefficacité et la faiblesse de sa stratégie régionale. Non seulement ce régime n’a pas atteint ses objectifs, mais il s’est également retrouvé de plus en plus isolé. Cependant, la politique d’apaisement à son égard a contribué à prolonger les troubles au lieu d’y mettre fin. L’expérience du Yémen prouve que, sans une action décisive contre l’Iran, la région ne connaîtra pas de véritable stabilité.

Quelle est la solution ?

La solution réside dans le soutien à la résistance et à la révolte du peuple iranien. La reconnaissance du combat légitime du peuple iranien pour renverser le régime, ainsi que le soutien aux forces de résistance telles que l’Organisation des Moudjahidines du peuple iranien et le Conseil national de la résistance iranienne, peuvent conduire à un changement radical en Iran.

Ce changement ne mettra pas seulement un terme aux interventions destructrices de Téhéran au Yémen et dans la région, mais ouvrira également la voie à une paix durable. Le renversement du régime iranien et son remplacement par un gouvernement démocratique constituent la seule issue pour libérer la région du cycle de l’instabilité. Cet objectif peut être atteint en renforçant le mouvement populaire en Iran et en mobilisant le soutien de la communauté internationale aux aspirations du peuple iranien à la liberté.

* Ornella Sukkar : Journaliste Libanaise spécialisée dans les affaires Orientales et Islamiques et directrice du courrier Generation 21.

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