Journée météorologique mondiale*. Le chef du service de Communication au sein de la Direction générale de la météorologie (DGM), Houcine Youaabed, dévoile les principaux défis rencontrés par le Maroc en matière de systèmes d’alerte précoce face aux phénomènes météorologiques extrêmes.
Questions / Réponse :
1. Quels sont les principaux défis auxquels le Maroc est confronté en matière de systèmes d’alerte précoce, et quelles mesures la DGM met-elle en place pour y faire face ?
Le Maroc est confronté à plusieurs défis majeurs en matière de systèmes d’alerte précoce, principalement liés à l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes causés par le changement climatique.
Ces événements, tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les incendies de forêt et les inondations, représentent des risques croissants pour les populations et les infrastructures. Un autre défi majeur réside dans la nécessité d’assurer une couverture d’alerte efficace pour toutes les populations, y compris celles vivant dans des zones isolées.
Par ailleurs, l’optimisation des infrastructures et des outils de prévision demeure essentielle pour renforcer la précision et la réactivité des alertes.
Pour répondre à ces défis, la DGM a mis en place plusieurs mesures. Elle a actualisé sa mission et sa vision à l’horizon 2035, en se concentrant sur le renforcement et l’anticipation des risques grâce à des alertes précoces plus inclusives.
La DGM a également modernisé son infrastructure météorologique, notamment en se dotant d’un Data Center performant et en utilisant le supercalculateur AMTAR pour améliorer les capacités de calcul et d’analyse des données.
En parallèle, la DGM a développé un système de prévision et de vigilance météorologique régional, permettant aux usagers d’accéder aux informations via des plateformes dédiées, ce qui constitue un progrès significatif dans la gestion locale des risques météorologiques extrêmes.
L’intégration progressive de l’intelligence artificielle dans l’analyse des données ouvre également de nouvelles perspectives pour des prévisions plus précises et rapides.
2. Comment la DGM collabore-t-elle avec les institutions nationales et les collectivités locales pour améliorer la diffusion des alertes, notamment auprès des populations les plus vulnérables ?
La DGM collabore étroitement avec les institutions nationales et les collectivités locales pour améliorer l’efficacité des alertes, en particulier pour les populations les plus vulnérables.
Elle entretient une collaboration étroite avec des institutions telles que la Protection Civile, la Cellule de Veille et de Crise (CVC) et les collectivités locales, afin de garantir une gestion efficace des alertes en temps réel. Cette coordination permet une meilleure prise de décision et une intervention rapide en cas de phénomènes météorologiques dangereux.
La DGM adopte également une stratégie de communication axée sur l’accessibilité, en utilisant divers canaux pour diffuser les alertes.
Ces canaux incluent des plateformes dédiées aux décideurs et aux citoyens, des notifications SMS, les médias traditionnels et les réseaux sociaux. Pour garantir que les alertes atteignent toutes les populations, y compris les plus vulnérables, la DGM diffuse les informations en plusieurs langues et dialectes.
En outre, la DGM a mis en œuvre une approche de prévision basée sur les impacts, qui va au-delà des prévisions météorologiques classiques en informant sur les conséquences concrètes des événements météorologiques sur les populations, les infrastructures et l’environnement.
Cette approche est développée en partenariat avec plusieurs institutions socio-économiques, ce qui permet de mieux anticiper et atténuer les impacts des événements extrêmes.
3. Quelles avancées technologiques ont été intégrées pour améliorer les prévisions météorologiques et les systèmes d’alerte ?
La DGM a intégré plusieurs avancées technologiques récentes pour renforcer la précision et la rapidité des prévisions météorologiques et des systèmes d’alerte. L’un des axes majeurs de cette modernisation est le renforcement du réseau d’observation météorologique, avec l’installation de stations automatiques au sol, en mer et en altitude, permettant une collecte de données plus précise et en temps réel.
La DGM s’est également dotée d’un Data Center performant et de capacités de calcul avancées grâce au supercalculateur AMTAR, qui améliore considérablement la détection et l’anticipation des phénomènes météorologiques extrêmes.
De même, la Direction a investi dans l’extension et le renforcement de son réseau radar, un élément clé pour la prévision immédiate et le suivi en temps réel des cellules instables.
Elle exploite, en outre, les données du système MTG (Météosat Troisième Génération), qui remplace l’ancien système MSG, permettant une observation météorologique améliorée et une anticipation plus efficace des risques climatiques.
Enfin, la DGM intègre progressivement l’intelligence artificielle dans l’analyse des données météorologiques, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives en matière de prévisions optimisées et de détection précoce des phénomènes météorologiques dangereux.
* La journée de la météo est célébrée chaque année le 23 mars pour commémorer l’entrée en vigueur de la Convention qui a institué l’Organisation météorologique mondiale (OMM) en 1950. (Avec MAP)
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