Devant les élus du peuple au Parlement, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi a fait la distinction entre ce qu’il considère « la liberté d’expression encadrée par la loi » et « le chantage électronique dans le but de diffamer les gens et porter atteinte à leur honneur »
Dans sa réponse aux questions orales des députés de la première chambre, M. Ouahbi a dit : « Nous avons le courage d’affronter ce problème, il n’y a pas d’immunité pour les journalistes car elle n’existe même pas pour les parlementaires et les ministres, et s’il a l’immunité, il mène son travail en enquêtant et en recherchant des faits, sans faire chanter les gens et les insulter »,
Il a affirmé que les dispositions du prochain projet de code pénal criminalisera cela, « le chantage électronique a atteint un niveau insupportable, car il y a des gens qui attribuent des crimes, des paroles et des actes sans justification », posant ainsi la question « qu’est-ce que cette démocratie ? », a rapporté le site arabophone alyaoum24.com.
« La liberté d’expression consiste à critiquer le ministre et à suivre son travail en le surveillant et en l’examinant au cas où il commettrait des violations ou des crimes dans le cadre de ses fonctions, et non à prendre un projet de loi à le transformer en crime pour ensuite le présenter à l’opinion publique », a-t-il relevé.
+ Nul n’est au dessus de la loi +
Selon le ministre « l’appât du gain financier et matériel est ce qui a motivé ces pratiques électroniques et les a propagé au point de devenir des catastrophes. Ils ne se contentent pas de gagner de l’argent ».
M. Ouahbi a ensuite évoqué que « l’information perd son caractère sacré, le manque d’éthique journalistique chez ceux qui tiennent des téléphones, prennent des photos et diffament les gens », affirmant que « le journalisme, ce sont les informations et leur analyse, les informations sont sacrées, mais elles ne sont plus sacrées depuis que la publication d’insultes est devenue autorisée en échange d’argent ».
Par ailleurs, il a mis en garde contre « l’indulgence face aux insultes entre Marocains », soulignant que « les politiques ont un rôle à jouer dans la situation actuelle, car nous n’appelons pas les choses comme elles devraient être ».
« Le tournage et l’exploitation de vidéos d’enfants sur les réseaux sociaux à des buts lucratifs ou diffamatoires est un délit prévu par le Code pénal », a-t-il averti.
En réponse aux questions sur la violence numérique et la montée du chantage électronique, le ministre a bien précisé que « les actes d’insulte, diffamation mensongère confèrent à la victime le plein droit constitutionnel de recourir à la justice. Nul n’est au-dessus de la loi…Les cybercrimes doivent cesser il ne doit y avoir aucune surenchère en matière de liberté d’expression ».
Article19.ma