Opinion – Le Grand Laboratoire du Substitut : Où l’Excellence se Crée au Détriment de l’Humanité

Par Ornella Sukkar


En 1980, une inscription « Ne soyez pas un cancer sur Terre, laissez la nature respirer » a été gravée sur un monument en Géorgie, soulignant l’impact des actions humaines sur la planète. Cette déclaration soulève des questions sur le comportement de certaines personnes qui encouragent l’ignorance et défient les vérités scientifiques et humaines, mettant en péril la sécurité collective de l’humanité.

La théorie du « Grand remplacement », proposée par l’écrivain français Renaud Camus dans son livre de 2011, est l’un des concepts les plus controversés dans les discussions contemporaines sur l’avenir de l’humanité, les changements démographiques et les relations entre peuples et cultures. Certains penseurs soutiennent qu’il existe une tendance démographique qui pourrait entraîner des changements fondamentaux dans l’identité des sociétés européennes, notamment en ce qui concerne les migrants.

Cependant, cette idée doit être abordée avec soin et objectivité, loin des généralisations ou des pensées qui pourraient renforcer le racisme. En évoquant la théorie de Thomas Robert Malthus sur le « milliard d’or », selon laquelle seule une classe spécifique de personnes mérite de vivre dignement et d’avoir accès aux ressources, on touche à des idées dangereuses.

Ce type de raisonnement peut avoir des conséquences profondes et nuisibles, et il est essentiel de se pencher sur ces idées pour comprendre leurs effets dans le présent et l’avenir. Nous vivons dans un monde complexe où les solutions doivent être basées sur la justice et l’égalité, et non sur la discrimination ou la ségrégation.

La pandémie de COVID-19 est un exemple flagrant des transformations radicales du monde. Bien qu’elle soit souvent perçue comme une simple crise sanitaire, elle pourrait aussi être vue comme une étape dans un processus de réorganisation des relations sociales et économiques mondiales.

Elle a révélé des tendances de domination d’un groupe sur les ressources et de recherche de bénéfices étroits, notamment à travers des politiques de surveillance et de contrôle des individus via des technologies avancées, telles que l’implantation de puces électroniques. Ces pratiques soulèvent des questions cruciales sur les limites de l’humanité à l’ère des technologies modernes et sur l’existence d’un désir caché de redéfinir ce que signifie être « humain ».

+ L’Occident continue d’exercer une forme de racisme moderne, plus insidieuse… +

Il est également impossible d’ignorer la souffrance des peuples arabes, qui traversent des guerres et des destructions. Ces événements ne sont pas seulement le fruit de conflits militaires, mais font partie d’un projet visant à changer les identités géographiques et ethniques. Ces situations doivent être comprises non seulement comme des conséquences de la guerre, mais aussi comme des indicateurs d’un nouvel impérialisme, plus subtil, qui cherche à imposer ses visions et idéologies aux autres peuples.

Aujourd’hui, il n’est plus possible de fermer les yeux sur ce que fait l’Occident vis-à-vis des autres peuples. Bien qu’il critique certaines théories racistes anciennes, comme celles d’Arthur de Gobineau, l’Occident continue d’exercer une forme de racisme moderne, plus insidieuse, à travers des politiques d’immigration, l’islamophobie et le rejet des autres sur la base de leur identité culturelle et religieuse.

Dans le monde arabe, il est essentiel de reconnaître que les conflits internes, les luttes sectaires et ethniques font partie d’un projet colonial ancien, mais renouvelé. Le colonialisme n’est plus seulement politique, il est aussi culturel et économique, cherchant à remodeler les sociétés pour servir ses propres intérêts. Il est donc impératif de repenser les cadres culturels et sociaux qui représentent l’identité des peuples arabes, loin des influences extérieures. En conclusion, nous vivons dans un monde en profonde mutation.

Bien que certaines de ces transformations puissent être perçues comme des opportunités, il est crucial de prendre conscience des défis futurs et de préparer des stratégies intellectuelles et politiques qui placent l’humain au cœur du changement, en rétablissant des politiques qui tiennent compte de la diversité des peuples et de la justice sociale.

La question demeure : le « subordonné » peut-il évoluer ? La réponse est oui, à condition d’adopter des stratégies qui déconstruisent les systèmes internes de dépendance et améliorent les conditions sociales et culturelles, comme l’a fait l’Occident pour lui-même.

Les peuples arabes auront-ils le courage de le faire ?

* Ornella Sukkar Journaliste spécialiste dans les relations internationales et les etudes orientales, directrice du site Generation du XXIème siècle.

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