Inédit. En pleine conférence de presse, deux journalistes ont accusé le secrétaire d’État américain Antony Blinken de soutenir l’«holocauste» (génocide) de notre époque contre les Palestiniens.
Dans une vidéo publiée par l’Associated Press, on voit un premier homme, téléphone à la main, accuser le chef de la diplomatie américain de se soumettre à Israël. «Vous agitez un drapeau blanc devant les fascistes israéliens!», lance-t-il, avant de poursuivre immédiatement: «Votre beau-père était un lobbyiste israélien. Votre grand-père était un lobbyiste israélien. Êtes-vous compromis avec Israël ?».
Mais quelques instants plus tard, un deuxième homme, plus âgé, interrompt l’allocution du secrétaire d’État. Malgré les demandes du service d’ordre de silence, l’homme s’écrie: «Tout le monde, tout le monde, depuis Amnesty International jusqu’à la Cour internationale de justice, dit qu’Israël commet un génocide et une extermination ! Et vous me dites d’attendre pour poser mes questions?» «Criminel!», fustige le journaliste dans les bras des policiers.
Même hors de la salle, il poursuit sa mise en accusation. «Pourquoi n’êtes-vous pas à La Haye?», hurle-t-il à trois reprises, en référence à la ville hollandaise qui abrite les organes judiciaires de l’Onu, à savoir la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale.
+ Blinken : «Nous avons de réelles divergences avec Israël» +
En réponse aux accusations des deux journalistes, Antony Blinken a réitéré son soutien à Israël et aux otages encore détenus. Mais il a assuré qu’il ne s’agissait pas là d’un appui militaire et financier aveugle à la politique israélienne. «Nous avons de réelles divergences» sur la défense d’Israël, «et nous les avons clairement exprimées à divers moments», a souligné le secrétaire d’État.
Il est à noter que depuis les attaques du 7 octobre, Antony Blinken s’est rendu douze fois au Proche-Orient pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu.
Mais, «nous l’avons surtout fait en privé, précisément parce que nous ne voulions pas alimenter le point de vue du Hamas selon lequel, si la pression augmentait et s’il faisait jour, il ne pouvait rien faire», a-t-il insisté. «[Le Hamas] pouvait refuser de s’engager dans les négociations, retarder le cessez-le-feu et la libération des otages, et ainsi perpétuer la souffrance, la perte pour le peuple qu’il est censé représenter», a ajouté Antony Blinken. C’est désormais chose faite, si les deux parties tiennent leurs engagements respectifs. (Le Figaro)
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