Ce dimanche 8 décembre, Bachar Al-Assad, l’homme aux mains tachées de sang, s’est enfui de Damas, comme un voleur, vers une destination inconnue, et ce, après avoir passé un quart de siècle aux commandes de la Syrie, après avoir brisé son peuple et ruiné son pays.
Selon les agences de presse internationales, les rebelles armé ont confirmé dimanche matin, que le président syrien avait « pris la fuite ». Il « a quitté la Syrie via l’aéroport international de Damas avant que les membres des forces armées et de sécurité ne quittent » le site, a également rapporté le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, une ONG syrienne basée à Londres.
+ Ironie de l’histoire : Bachar n’était pas destiné au pouvoir… +
Né en 1965, à Damas, le deuxième fils du président Hafez Al-Assad et de son épouse Anissa Makhlouf, Bachar Al-Assad devait être ophtalmologue. Après une enfance sans histoire, son diplôme de médecine en poche, le jeune homme, décrit à l’époque comme modeste et travailleur, était parti faire sa spécialité à Londres.
La succession du père à la tête de l’Etat était réservée à l’aîné de la fratrie : Bassel. Tout le contraire de Bachar : un fort en gueule, fameux pour ses talents de cavalier et ses succès auprès des femmes.
Ce dernier est décédé dans un accident de voiture, et Hafed Al-Assad n’avait d’autres choix que de désigner l’ophtalmologue comme « héritier » de son régime sanguinaire.
Malheureusement l’ophtalmologue ne portait jamais de lunettes afin de voir la réalité, démocratiser le régime et corriger les inégalités sociales en Syrie. Il a continué à voir les choses en rose, depuis son accession au pouvoir en 2000, jusqu’à la chute de la dictature Al-Assad, ce 8 décembre 2024.
Le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, s’est dit prêt à coopérer avec tout nouveau « leadership »choisi par le peuple, dans un message publié sur son compte Facebook. Il a précisé qu’il serait dimanche matin dans ses bureaux au siège du gouvernement pour toute procédure de « passation » de pouvoir.
+ L’armée israélienne se déploie déjà dans le Golan +
« A la lumière des développements en Syrie et sur la base de (…) la possibilité que des groupes armés pénètrent dans la zone tampon » avec l’Etat hébreu, l’armée israélienne a déployé ses forces dans « plusieurs points clés nécessaires à la défense, afin d’assurer la sécurité des communautés du plateau du Golan et des citoyens israéliens », selon Tel Aviv.
Une page de l’histoire de la Syrie est tournée et la question qui se pose : y aura-t-il une transition démocratique dans ce pays qui a vécu sous deux dictatures, de Hafed et Bachar Al-Assad depuis 1970 ? Plus d’un demi-siècle de répression et de terreur policières et militaires.
In fine, les islamistes qui ont fait tomber le régime Al-Assad opteront-ils pour un régime pluraliste ou plutôt consolider leur pouvoir religieux comme en Iran et en Afghanistan ?
Difficile à dire pour l’instant, mais la démocratie en Syrie n’est pas pour demain, sauf miracle…
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