La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) vient d’annoncer une mobilisation générale de tous ses membres contre ce qu’elle a qualifié de « dangereux ciblage » de 90 pour cent du tissu entrepreneurial professionnel journalistique, tout en mettant en place un agenda de protestation à l’échelle nationale.
Dans un communiqué à l’issue de la réunion de son bureau exécutif, jeudi 5 décembre, la Fédération a appelé à la formation d’un front national de toutes les organisations professionnelles contre l’arrêté gouvernemental relatif au soutien à la presse, car cet arrêté favorise certaines entreprises et « signe l’arrêt de mort des petites et moyennes entreprises de presse ».
Le Bureau exécutif de la FMEJ s’est indigné du contenu du décret ministériel conjoint n° 2345.24, signé par le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, et le ministre délégué chargé de la Budget, et lié au décret gouvernemental qui avait été publié le 22 décembre 2023 concernant le soutien public destiné à la presse, à l’édition, à la distribution et à l’impression.
Le Bureau exécutif, a par ailleurs estimé que cette décision était injuste et favorise « le monopole et l’exclusion », et aboutira en fin de compte à la disparition des petites et moyennes entreprises de presse. et la presse régionale, manquant de logique et d’objectivité.
+ 30 milliards de centimes pour le soutien des entreprises de presse mais… +
La Fédération rappelle que la loi sur la presse et l’édition stipule que les secteurs du journalisme, de l’édition, de l’imprimerie et de la distribution bénéficient d’un soutien public, basé sur « les principes de transparence, d’égalité des chances et de neutralité », alors la décision ministérielle (publiée récemment au Bulletin Officiel) «n’est ni transparent ni fiable».
La Fédération a expliqué dans un communiqué que l’article 7 de la loi sur la presse et l’édition fixe les objectifs du soutien public à la presse en « développant la lecture, en promouvant le pluralisme et en soutenant ses ressources humaines », tandis que la décision ministérielle conjointe est considérée comme « une décision grossière et violation scandaleuse de la loi.
« À l’heure où le soutien a doublé pour atteindre 30 milliards de centimes », ajoute le communiqué, « on constate que seules 4 entreprises, avec ces normes sérieuses, en acquerront 10 milliards. Il s’agit d’un montant qui constitue le double du soutien alloué à la presse dans la loi de finances 2025, tandis que les entreprises dont le chiffre d’affaires se situe entre 2 et 10 millions de dirhams se partageront ce qui leur reste. »
Selon la FMEJ, « des centaines d’entreprises nationales seront également privées de tout soutien, dont une grande partie en bénéficie depuis plus de vingt ans. »
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