Une première. Un jury fédéral a jugé mardi pour la première fois un sous-traitant de la défense légalement responsable de sa contribution aux abus commis sur les détenus d’Abou Ghraib.
Le jury a accordé un total de 42 millions de dollars à trois hommes irakiens – un journaliste, un directeur de collège et un vendeur de fruits – qui ont été détenus dans cette tristement célèbre prison il y a vingt ans. La plainte des plaignants accuse CACI, basée en Virginie et engagée par le gouvernement américain pour fournir des services d’interrogatoire à Abou Ghraib, d’avoir conspiré avec des soldats américains pour torturer des détenus, selon le site indépendant américain The Intercept.
Le verdict marque « une rare victoire » pour les plaignants qui cherchent à traduire en justice les entreprises américaines pour avoir joué un rôle dans la soi-disant guerre contre le terrorisme menée par le pays, souligne la même source.
« Ce que le jury a fait aujourd’hui, c’est envoyer un message très clair : les entrepreneurs qui partent en guerre ou travaillent pour le gouvernement à l’étranger seront tenus responsables de leur rôle dans les violations commises par leurs employés », a déclaré Katherine Gallagher, avocate principale du Center for Constitutional Rights, qui représentait les plaignants, lors d’une conférence de presse mardi après-midi.
« Ils doivent exercer une bien meilleure surveillance sur leurs employés pour s’assurer qu’une situation comme celle d’Abou Ghraib ne se reproduise plus jamais. »
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