Que de sabotages et de coups bas. Depuis la création du Festival national du cinéma marocain, je n’ai jamais reçu la moindre invitation officielle de la part des quatre directeurs successifs du Centre Cinématographique Marocain (CCM) pour assister aux projections des films marocains, ou donner une leçon de cinéma. Bien au contraire, j’ai été saboté, combattu et interdit.
Ainsi, dès sa première session, en 1982, tenue à la salle du 7ème Art à Rabat, le directeur du CCM, Kouider Bennani, avait refusé la participation de mon 3ème film: + Brahim Yach +
Pour sa participation à la deuxième session du Festival National du film, tenue à Casablanca en 1984, mon film + L’âme qui brait+ reçut Le Prix du public, ainsi que celui de l’interprétation masculine d’une valeur de 5000 dirhams dont je n’avais pas vu le moindre centime.
En 1991, mon film + Komany +, participa au 3ème Festival National du film, tenu dans la ville de Meknès, Mahdi Elmandjra, président du jury, quitta Meknès, le soir de la cérémonie de Clôture car il avait appris que le palmarès qu’il avait béni avait été falsifié et trafiqué à la dernière minute.
Dans ce Palmarès, élaboré et béni par l’éminent Professeur et écrivain Mahdi Elmandjra, le Grand Prix était accordé à mon film + Komany + que les membres du jury, sous l’impulsion de leur président, avait visionné deux fois pour mieux le comprendre. Les magouilleurs, les saboteurs et les lâches, falsifièrent le Palmarès et détrônèrent + Komany +.
En 1992, suite à ma lettre ouverte adressée au ministre de l’Intérieur et de l’Information, condamnant les abus de pouvoir, les escroqueries ainsi que les injustices flagrantes, commises par le directeur général du CCM, Souheil Benbarka, et le président éternel de la commission du Fonds d’aide à la production cinématographique, l’infâme… Mohamed Lotfi qui traita mon dernier film + La nuit du crime +, de film raté sur tous les plans : mise en scène, photographie, interprétation, son et musique.
Aussi, suite à cette lettre ouverte (publié par le journal Libération, le 4 aôut 1 992), j’ai été, officiellement et par écrit, interdit de produire, de réaliser et de distribuer mes films. Je n’ai pu réaliser mon sixième film + Les années de l’exil +, qu’en 2001, après avoir écrit une lettre ouverte, adressée à mon roi, Sa Majesté Mohammed VI.
En 1995, mon 5ème film : +La nuit du crime + ( traité de film raté sur tous les plans) est couronné du Grand Prix, nommé Prix de la Production, et du Prix d’interprétation féminine accordé à Sophia Hadi et une mention spéciale pour Salim Berrada. Ces trois distinctions ont été données par un jury instruit et cultivé, composé du poète Abdellatif Laabi (président), de l’éminente journaliste Hind Taarji et du talentueux romancier Omar Akalay.
En 1998, l’année de l’alternance politique, le directeur du 5ème Festival National du film, Sarim Fassi ( qui sous le gouvernement des islamistes, sera nommé directeur du CCM), m’avait interdit d’assister à la cérémonie de clôture du 5ème Festival National du film marocain, bien que je fusse muni d’une invitation officielle.
En 2003, à Oujda qui avait accueilli la 6ème édition du Festival national du film marocain, j’avais interdit au président du jury d’assister à la projection de mon film Les années de l’exil. Deux minutes avant la projection de mon film, je m’étais adressé à la salle pleine à craquer de spectateurs en leur disant : Vous êtes témoins, je refuse que le président du jury assiste à la projection de mon film. Le président du jury n’était autre que le bourreau de + La nuit du crime +.
En 2008, le Festival National du film, tenu à Tanger, a vu la participation de mon 8ème film + Tabite or not Tabite + qui reçut le Prix du scénario, alors que d’après le seul membre européen du jury, mon film méritait hautement le Grand Prix. Pour moi, il méritait hautement au moins cinq ou six Prix. En 2012, au Festival national du film marocain, tenu pour la 12ème fois consécutive à Tanger, le grand penseur et philosophe Edgar Morin, qui à l’âge de 92 ans présidait le jury, ne pouvant continuer à voir des films insipides et insignifiants, décida de quitter Tanger au 4ème jour du festival. Mais avant de quitter Tanger, il demanda à voir mon film + Regarde le roi dans la lune +, dont la projection était programmée deux jours plus tard. Ainsi, Noureddine Saïl, organisa une projection spéciale que regarda Edgard Morin, entouré des membres du jury, au cinéma Roxy à 11 heures du matin. Je suppose que le président du jury Edgar Morin avait demandé à voir mon film + Regarde le roi dans la lune, sur le conseil de son épouse marocaine+. Car lui, n’a probablement jamais entendu parler de mon nom.
En lisant cet article, le lecteur peut constater que je n’ai été présent aux diverses sessions du Festival National du film marocain que grâce à la participation de mes films. En dehors de ça, je n’ai jamais été invité par le CCM. J’ai toujours rempli ma demande d’accréditation qui a toujours été bien accueillie par Tarik Khalami à qui je souhaite un bon rétablissement et bonne santé.
Pour la tenue de ce 24ème Festival National du film marocain, ma demande d’accréditation, remplie et envoyée par mail au CCM, a été refusée et jetée à la corbeille de l’ordinateur par celui ou celle qui a remplacé monsieur Tarik Khalami.
Par Nabyl Lahlou
N/B : Les idées exprimées dans cette chronique n’engagent que leur auteur.
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