Par Ali Bouzerda
« Netanyahu a promis aux Israéliens une ‘victoire totale’, mais n’a pas précisé ce que cela signifie pour Gaza, et encore moins pour le Liban ou l’Iran? », lit-on dans le dernier numéro de l’influent hebdomadaire britannique +The Economist + *
Les sages diront que c’est le langage de la raison mais pour « Bibi » (Netanyahu), tout ça c’est du bla-bla, et une seule chose compte à ses yeux : continuer à allumer les feux, la destruction et la mort sans pitié à travers le Proche-Orient afin de satisfaire son ego, celui de son Cabinet d’extrême- droite et qu’advienne que pourra.
Un an s’est écoulé sur le génocide en cours à Gaza et ce n’est pas terminé face au « silence assourdissant » des puissances occidentales. Les marches de protestation hebdomadaires à travers les capitales du monde y compris Rabat, dénonçant le massacre des Palestiniens avec la machine de guerre israélienne et le soutien financier inépuisable américain. Rien n’arrête Néron des temps modernes.
Selon les historiens, l’Empereur Néron a eu une inspiration de mégalomane et aurait ordonné à ses hommes de mettre le feu à la ville de Rome pour « dégager des espaces et construire de nouveaux bâtiments ». Vrai ou faux, mais une chose est sure les flammes ont dévoré la capitale de l’empire romain.
Fort du soutien indéfectible de Washington, « Bibi » vise à conquérir de nouveaux territoires à Gaza et au Liban sous prétexte d’assurer « la sécurité d’Israël », un leitmotiv qui revient en boucle dans les médias occidentaux. « Israël a le droit de se défendre », disent-ils. Le philosophe de service Bernard Henri Levy, pour ne pas dire « l’honorable correspondant présent sur tous les fronts… », faisait de l’esprit, l’autre jour, en expliquant à ses auditeurs qu’« aucune armée au monde » ne prévenait les habitants et les civils, avant d’entamer ses bombardements meurtriers, sauf Israël.
« Shalom Akhshav !» (La paix maintenant!), répondra sans nul doute le mouvement pacifiste israélien qui milite pour la paix et un État palestinien libre et indépendant et que les faucons comme « Bibi » haïssent.
Doit-on nous réjouir et féliciter Néron d’avoir rasé Gaza et ordonné l’élimination physique de milliers de Palestiniens, en majorité des enfants et des femmes, sans compter plus de 100.000 blessés et 1,7 million de personnes déplacées de force et sans abri ni nourriture et ni sécurité…
On se demande toujours si « Bibi » voulait seulement venger l’humiliation du 7 octobre 2023 et récupérer sains et saufs les otages, suite à l’attaque sanglante des hommes armés du Hamas ?
Un an de guerre à armes inégales, Netanyahu, dont un certain nombre de citoyens ne partagent pas sa politique de « la terre brûlée », selon le journal Haaretz et qui bientôt risque de déclencher un conflit avec l’Iran. La tentation d’en découdre avec Téhéran et son « arsenal nucléaire » est grande. Des bruits courent, cette semaine, que les iraniens sont en train de tester leur première bombe nucléaire. Tout est possible par les temps qui courent et le risque est grand pour que le conflit s’étende à des pays qui observent une certaine neutralité…
Netanyahu rêve de « traverser le Rubicon », en d’autres termes, prendre une décision irréversible qui engagera son allié américain sur une voie sans retour. Folie des grandeurs oblige ? Rappelons, que Jules César, qui en 49 avant J.-C., a traversé le fleuve Rubicon avec son armée a déclenché une guerre civile dévastatrice, dans un acte de défi…
Les peuples du Monde arabe eux suivent sur leurs petits écrans avec colère, chagrin et tristesse ce qui se passe au Proche-Orient, sachant que leurs gouvernements ont les mains liés et ne peuvent se permettre le luxe d’être en porte-à-faux avec l’Oncle Sam. Mais comme dit le dicton : « Ce n’est pas parce que les gens ferment leur gueule, qu’ils n’ont a rien à dire… ». Erreur !
Les guerres d’Afghanistan, d’Irak / Syrie, Somalie, Libye et Yémen sont là pour nous rappeler que la force et la violence politique n’ont rien résolu aux problèmes posés, mais tout le contraire. Les mouvements extrémistes qui poussent comme des champignons au Moyen-Orient, en Afrique et même dans le Sud-Est asiatique ne sont-ils pas nés avec ces guerres impérialistes ? Le sang n’appelle-t-il pas le sang?
Israël et l’Occident le savent très bien mais qui oserait fâcher Néron et sa bande d’extrémistes qui veulent jeter, non seulement le Hamas, mais tous les Palestiniens à la mer, afin de pouvoir réaliser leur rêve du « Grand Israël », un territoire qui s’étend du fleuve d’Egypte à l’Euphrate, selon la mythologie des temps anciens.
The Economist tire la sonnette d’alarme en soulignant qu’il y a « des limites à ce que peut faire un pays de 10 millions d’habitants (Israël), déjà sous pression après une année de guerre sur plusieurs fronts… »
Mais « Bibi », lui croit dur comme fer à cette légende du « Grand Israël » et il peut toujours rêver…
* Voici l’article de « The Economist » sur notre site traduit de l’anglais vers le français : « L’effusion de sang au Moyen-Orient s’étend rapidement »
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