Un événement original tant attendu. L’Institut Français du Maroc (IFM) a lancé, jeudi soir, sa saison culturelle au titre de l’année 2024-2025 sous le thème “Le vivant”, afin de promouvoir la création artistique, découvrir de nouveaux talents et de renforcer davantage les échanges culturels et scientifiques entre le Maroc et la France.
Lors d’une conférence de presse à la Résidence de France à Rabat, l’ambassadeur, Christophe Lecourtier a abordé, à cette occasion, un certain nombre de thématiques telles que la biodiversité, la transition énergétique et la question de l’eau…
La nouvelle saison culturelle que vient de lancer l’IMF, intervient à quelques semaines (vers fin octobre 2024) de la visite officielle du chef de l’État français Emmanuel Macron au Maroc et reflète l’importance et la solidité du partenariat franco-marocain, a affirmé M. Lecourtier.
L’ambassadeur de France au Maroc, a par ailleurs souligné que cette programmation est le fruit d’un dialogue perpétuel entre les acteurs culturels, scientifiques et intellectuels français et marocains, notant que l’IFM constitue un lieu de rencontre, d’échange, de dialogue et de création entre les deux pays.
De son coté, la Directrice Générale, Mme Agnès Humruzian a rappelé en détails les grandes lignes de la programmation de l’IFM 2024/2025 comme suite :
LE VIVANT
== Pourquoi ce thème ? ==
Nous avons choisi ce thème parce que Le vivant, y compris dans sa dimension écologique, c’est un sujet majeur pour nos sociétés, nos jeunesses. C’est donc un sujet sur lequel l’Institut français est très engagé et qui est au cœur de nombreuses collaborations avec des partenaires marocains, les artistes, les écoles, les associations, les intellectuels, les scientifiques.
Les scientifiques, ils sont parfois discrets mais nous voulons les mettre en lumière à l’occasion de cette programmation. Ce sont les chercheurs de l’IRD, l’Institut de Recherche et de Développement, qui travaillent avec les partenaires de recherche marocains (notamment le centre de recherche halieutique), sur la gestion durable de l’eau, l’océanographie, la biodiversité marine. C’est notre coopération scientifique en paléontologie, la science des fossiles, et cette découverte récente sur une vie marine piégée dans des dépôts volcaniques, il y a plus de 500 millions d’années (Prof El Albani/ Université de Poitiers). C’est la coopération archéologique, sur le site de Djebel Irhoud entre l’INSAP et le Collège de France ou encore actuellement sur le site de Casablanca, qui a permis de grandes découvertes plaçant le Maroc parmi les premiers foyers de vie humaine.
Donc le Vivant, c’est un thème qui est nourri par nos partenariats et qui irrigue toutes les disciplines. Car parler du vivant, c’est parler écologie mais c’est aussi parler des interdépendances entre les différentes formes de vie sur Terre. Donc nous allons faire dialoguer sciences, philosophie, art et engagement citoyen.
==La programmation ==:
1/ Le premier angle de notre programmation c’est le dialogue entre la science et la création artistique.
Nous allons proposer une pièce de théâtre- intitulée Extrêmophile (théâtre), qui est le résultat d’une rencontre entre une metteuse en scène et unscientifique de l’IRD et qui parle de la vie des petites bêtes qui vivent dans des environnements extrêmes (très salés, sans oxygène, très chauds) et des recherches autour de ces organismes pour trouver des applications dans les domaines de la santé ou de l’agriculture.
(Le spectacle sera diffusé dans des universités à Casablanca, Rabat, Agadir et Ben Guérir. En octobre 2024.)
Dans le même esprit nous proposerons, et ce sera en octobre aussi, un Spectacle Au milieu des terres de la compagnie Gdra, qui fait appel à des artistes et à des scientifiques, et qui aborde notamment la question de la protection environnementale de la Méditerranée.
Dans le domaine du livre, nous parlerons, avec une exposition à l’appui, d’une BD qui est là aussi le résultat d’un travail entre un scientifique (un ingénieur) et un artiste, un dessinateur. Cette BD, Le Monde sans fin, a bénéficié d’une aide à la traduction et à la publication de l’IF, et donc a été traduite en arabe et est publiée aux éditions Le Fennec- nous avons le plaisir de vous l’offrir aujourd’hui. Elle estun appel à la nécessité d’une transformation de nos économies et de nos sociétés, en adressant des questions parfois clivantes, pour limiter, selon les termes de l’Accord de Paris, le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle.
Elle sera présentée à Al Hoceïma, Casablanca, Fès et Essaouira, avant de connaître d’autres étapes au Maroc l’année prochaine. De septembre à juillet.
Toujours dans cette logique de dialogue interdisciplinaire :
Les RV de la philosophie, en novembre, en partenariat avec l’Académie du Royaume et plusieursuniversités, réuniront une cinquantaine de conférenciers, d’Afrique, d’Europe et du Moyen Orient, parmi lesquels bien sûr de nombreux philosophes, mais aussi des écrivains, et des scientifiques, pour croiser les regards et inviter à réfléchir à une nouvelle manière d’être au monde, en harmonie avec le vivant, et en pensant un monde commun.
2/ Le deuxième angle de notre programmation c’est l’engagement citoyen
Sur ce sujet de l’engagement citoyen, nous travaillons beaucoup avec l’éducation nationale et les écoles. Nous avons par exemple développé des outils pédagogiques pour enseigner l’écologie en français, en partenariat avec l’Association des enseignants de SVT. Les écoles sont aussi associées à notre festival Demain dès Aujourd’hui, qui valorise l’éco-citoyenneté.
Et par ailleurs nous avons une politique de soutien aux acteurs associatifs. Nous allons soutenir 7 projetsassociatifs sur le thème de l’eau, répartis sur le territoire. Ce sont des projets innovants sur le plan scientifique, par exemple pour la filtration de l’eau par énergie solaire ou encore pour l’irrigation de précision.
Et enfin l’engagement c’est aussi le Forum des jeunes leaders, forum d’entreprenariat social que nous organisons avec André Azoulay à Essaouira, qui aura pour thème une mer en partage, autour de la protection des océans et de l’économie bleue.
3/ Et je voudrais terminer avec la programmation artistique
Nous proposerons des événements dans toutes les disciplines artistiques, pour n’en citer que quelques uns :
Musique :
Concert original autour d’un hommage au chant des oiseaux, avec des Chanteurs d’oiseaux, qui imitent le sifflement des oiseaux accompagnés par d’excellent saxophonistes. C’est l’ensemble Acanthis.(Programmé à Oujda, Fès, Marrakech et Tanger. En février 2025).
Photographie :
Exposition Waha (Oasis), de Seif Kousmate, qui saisit dans ses photos les conséquences du changement climatique et de la mondialisation sur l’écosystème des oasis au Maroc. (Waha sera présenté à Essaouira, Agadir, Marrakech, Casablanca et Oujda. De décembre 2024 à juin 2025.)
Danse contemporaine :
En tournée actuellement pour ouvrir la programmation, le spectacle Pas le Temps pour le Temps, rend hommage aux villageoises des montagnes de l’Atlas et au rythme des travaux agricoles. Création du danseur et chorégraphe Saïd El Haddaji qui va nous parler dans quelques minutes de son travail en résidence à l’Institut français.
Feû de Fouad Boussouf, il est né au Maroc, dirige le centre chorégraphique du Havre, grand artiste, trait d’union entre le Maroc et la France. Spectacle inspiré par son enfance au Maroc. Le feu qui transmet à l’humain l’énergie, la lumière, la chaleur. (La pièce présentée à Tétouan, Meknès, Kénitra, Casablanca, El Jadida et Rabat. En juin et juillet 2025).
Olivier Dubois, grand chorégraphe français : Parades réunit une centaine de danseurs non professionnels. Sur la chaîne humaine, le mouvement qui unit l’humanité, dans une grande chaîne de solidarité.(Casablanca, Agadir, Fès, Marrakech. En avril 2025.)
Cinéma :
Nous commençons notre programmation dans nos 9 salles de cinéma avec en octobre un mois du film d’animation, en écho au grand festival d’animation de Meknes. Sofia El Khyari sera la marraine de notre programmation d’octobre avec un très beau film d’animation « L’ombre des papillons ». Le papillon, beau mais éphémère, métaphore de la vie- pour rester en lien avec notre thématique. Sofia Khyari, qui sera en tournée dans nos instituts, avec une rétrospective de ses films, interviendra aussi dans quelques minutes sur son histoire avec le FICAM.
Numérique :
C’est un axe important de notre programmation avec une passerelle vers le jeu video, qui est un nouveau secteur de coopération entre nos pays, en appui à la dynamique de ce secteur au Maroc.
Pour notre programme Novembre numérique cette année, nous proposerons une riche programmation, notamment avec un spectacle immersif, Drift, à la dérive, spectacle sous un dôme, un voyage dans la vie de l’univers, conçu avec des astrophysiciens et des enfants.
Spectacle pour enfants donc, ce qui me permet d’évoquer brièvement notre nouveau Festival dédié au très jeune public, comme des grands, qui se déroulera en février, sur la thématique du vivant et de la question écologique. Comment en parler aux enfants lorsque l’on est parent, comment sensibiliser dès le plus jeune âge aux questions soulevées par cette thématique…
Article19.ma