Le quartier général du puissant chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a été visé par des frappes israéliennes vendredi ciblant une réunion de haut niveau du Hezbollah dans la périphérie de Beyrouth. Vingt-quatre heures après, Israël affirme, ce samedi matin, l’avoir « éliminé », toutefois son destin demeure inconnu, selon les agences de presse internationales.
Qui est Hassan Nasrallah ?
Un dirigeant puissant, mais qui apparaissait très peu en public. Âgé de 64 ans, Hassan Nasrallah était le chef charismatique du Hezbollah depuis 1992, lorsqu’il a succédé à Abbas Moussaoui, assassiné par Israël.
Né le 31 août 1960, Hassan Nasrallah venait d’une modeste famille de neuf enfants, dans l’ancienne « ceinture de misère » qui enserrait Beyrouth. Sa famille était originaire du village de Bazouriyé dans le sud du Liban.
Adolescent, il a étudié la théologie dans la ville sainte chiite de Najaf, en Irak, mais a dû partir lors de la vague de répression antichiite du président irakien de l’époque Saddam Hussein. Marié et père de cinq enfants, Hassan Nasrallah parlait couramment le farsi.
De retour au Liban, il s’est engagé au sein du mouvement chiite Amal, mais a fait sécession lors de l’invasion israélienne du Liban à l’été 1982 pour faire partie du noyau fondateur du Hezbollah, créé sous l’impulsion des Gardiens de la révolution iraniens.
Au quotidien, il arborait le turban noir des Sayyed, les descendants du prophète Mahomet dont il se réclamait.
une rare interview, il avait raconté qu’il jouait au football dans sa jeunesse et qu’il aimait le joueur argentin Diego Maradona.
Ennemi juré d’Israël, il a vécu dans la clandestinité pendant de nombreuses années pour échapper à l’État hébreu. Il n’est ainsi plus apparu que rarement en public depuis la guerre qui a opposé son mouvement à l’armée israélienne à l’été 2006, et son lieu de résidence est resté secret.
Il a cependant reçu des visiteurs dont les chefs de formations palestiniennes alliées à sa formation, qui publiait les photos des rendez-vous. Il a prononcé aussi régulièrement des discours retransmis en direct, auquel tout le pays était suspendu.
Les journalistes et personnalités qui l’ont rencontré ont affirmé être conduits par le Hezbollah dans des voitures aux rideaux épais, et avec des mesures de sécurité renforcées, dans un endroit non identifiable.
Pour rappel, il a patiemment fait évoluer le Hezbollah, armé et financé par l’Iran, en une force politique incontournable, représentée au Parlement et au gouvernement. Dans le même temps, il a développé l’arsenal de sa formation, qui selon lui comptait 100.000 combattants, et disposait de puissantes armes, dont des missiles de haute précision.
Considéré comme l’homme le plus puissant du Liban, décidant de la guerre ou de la paix dans le pays, il faisait l’objet d’un véritable culte de la personnalité parmi ses fidèles, notamment au sein de la communauté musulmane chiite dont il était issu. (Source: BFMTV, Reuters)
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