Par Abdelhaq Zyne
En attendant de voir plus clair dans les résultats du 4 septembre, on s’est permis de reprendre ce « point vue » à chaud, discutable bien évidemment, d’un brillant journaliste marocain, Abdelhaq Zyne. Ces idées ont été mises en lignes sur sa page Facebook:
« Quelques enseignements du scrutin du 4 septembre 2015 :
1-Le statut de Secrétaire Général d’un parti politique ne permet plus de gagner « automatiquement » une élection. 3 SG ont perdu : Chabat, Sajid et Bakkouri.
2-Le Maroc politique des notables-survivance de la féodalité du temps du Protectorat et post-indépendance- et synonyme de rente reste fort dans le monde rural. Il recule fortement dans les villes : il ne suffit pas d’être un « moul chekkara » pour gagner une élection.
3-Le PJD, victorieux dans les grandes villes, a mené une campagne nationale positionnée sur les valeurs (l’honnêteté) et a désigné un adversaire : le PAM, synonyme de « fassad ». Un message simple et limpide. Pas un catalogue de 36 000 mesures irréalisables. L’électorat a reçu le message 5/5.
4-Les partis dits d’opposition sortent indignes du scrutin en remettant en cause sa régularité au lieu de tirer les conclusions qui s’imposent et convoquer des congrès refondateurs en prévision des législatives 2017.
5-Alors qu’à mi-mandat, un parti au gouvernement essuie un vote-sanction dans les élections intermédiaires (type Communales ou Régionales), le PJD incarne une exception puisqu’il renforce sa présence dans le paysage politique national. Il est sur les pas de l’AKP turc.
6-Moquée sur les réseaux sociaux, la campagne politico-marketing à la « Procter & Gamble » de de Khoukem Belkhayat montre que ce modèle peut fonctionner.
7-Les réseaux sociaux et les médias ne font pas une élection : Coqueluche de Facebook et Twitter, Nabila Mounib a lamentablement échoué. Elle s’en sort avec un capital d’estime et de sympathie dans les cercles intello-bobo-facebookiens de Casablanca
8-La compatibilité politique et électorale entre le PJD et le RNI se confirme, contrairement à l’échec du duo PJD/Istiqlal. L’alliance entre la lampe et la colombe est appelée à se confirmer, comme étant le pivot des majorités locales et la future majorité parlementaire de 2017.
9-Le Maroc des villes a changé : une nouvelle conscience émerge et des exigences se font jour. Les partis dits d’opposition n’arrivent pas à décrypter ces changements contrairement au PJD et fonctionnent selon un ancien logiciel
10-Le 4 septembre, c’est le Maroc nouveau qui a gagné et le Maroc moisi qui a perdu. »