Armées / Agadir – Américains et Marocains engagés dans un exercice visant l’amélioration des nouvelles tactiques de la guerre électronique

Dans le désert aride à l’extérieur d’Agadir, les troupes américaines et marocaines sont engagées dans un exercice critique visant à améliorer les nouvelles technologies et tactiques de guerre électronique. Cet effort conjoint représente une étape essentielle dans la restauration et la mise à jour des capacités qui ont été dissoutes après la guerre froide.

Le cœur de cette opération réside dans la 2e Multi-Domain Task Force (MDTF) de l’armée américaine. Leur mission : traquer les radars et émetteurs radio ennemis, localiser leur emplacement exact et les neutraliser. Ceci peut être réalisé soit temporairement à l’aide de brouilleurs embarqués sur des drones, soit de manière permanente grâce à des drones mortels. Alternativement, la MDTF peut transmettre les coordonnées des cibles à son artillerie interne, désormais équipée de lanceurs de missiles à longue portée, selon le site Military Africa.

Arcane Thunder 24 s’est déroulé du 6 au 15 août 2024 à Agadir, au Maroc. Cet exercice a démontré la force des partenariats entre le Maroc et les États-Unis dans la synchronisation des effets non létaux dans tous les domaines. Arcane Thunder 24 a marqué une avancée significative dans les opérations multi-domaines et le partenariat entre les États-Unis et le Maroc.

Environ 300 militaires des États-Unis, du Maroc, du Royaume-Uni et d’Allemagne ont pris part à l’exercice Arcane Thunder 24 en Allemagne et au Maroc. L’exercice s’appuie sur la relation solide et stratégique entre le Maroc et les États-Unis pour garantir que les forces partenaires soient dotées de la capacité de synchroniser et d’employeur des effets non létaux dans tous les domaines.

+ Reconnaissance multi-domaines intégrant des drones aériens, des logiciels de cybersécurité et des flux satellite +

Le lieutenant-colonel Aaron Ritzema, commandant du bataillon des effets multi-domaines, décrit succinctement leur rôle : « Nous « trouvons et réparons » toute cible potentielle que nous transmettons ensuite pour d’autres effets. Si le concept fait écho aux fonctions ancestrales des éclaireurs et de la cavalerie légère, les outils dont ils disposent ont considérablement évolué. Plutôt que de limiter ses recherches au sol, le bataillon mène une « reconnaissance multi-domaines », intégrant des drones aériens, des logiciels de cybersécurité et des flux satellite.

Arcane Thunder 24 : un exercice binational Arcane Thunder, désormais dans sa deuxième itération, rassemble la 2e MDTF et les forces marocaines. L’exercice de cette année est nettement plus ambitieux que le premier test sur le terrain organisé en Europe centrale. Le major Mouad Zerrik, officier des transmissions marocaines avec deux décennies d’expérience dans les Forces armées royales, souligne l’opportunité d’une coopération renforcée.

Les troupes marocaines ont participé à la planification initiale, au développement de concepts et à la formation en classe sur la guerre électronique et la cyber-guerre, et sont désormais activement engagés aux côtés de leurs homologues américains, travaillant avec des drones et des équipements de guerre portables électroniques (GE), précise la même source.

Coordination en temps réel et informations non classifiées L’exercice s’effectue dans les limites d’informations non classifiées, en utilisant un scénario initialement développé pour un précédent wargame marocain. Notamment, les deux pays partagent des données presque instantanément via un réseau commun.

Pour y parvenir, ils utilisent le logiciel WinTAK accessible au public, une version civile Windows du célèbre Android Tactical Assault Kit. Cette coordination en temps réel est cruciale, compte tenu de la complexité accumulée de la technologie et des tactiques depuis le dernier exercice Arcane Thunder en Pologne.

Outils de pointe En 2023, le bataillon a déployé trois « aérostats captifs » – des versions modernes des ballons d’observation de la guerre civile – qui balayaient de vastes zones à la recherche de signaux suspects. Ces aérostats ont ensuite guidé les vols de drones de suivi pour préciser les coordonnées des cibles. Dans Arcane Thunder 24, le bataillon continue d’utiliser des aérostats, ainsi que deux drones différents. De plus, ils ont accès à une paire de navires de surface sans pilote Triton prêts par la Task Force 66 de la Marine.

L’exercice comprend deux types de drones optimisés pour les longs vols de surveillance : le Kraus Hamadi Aerospace K-1000 et le Shield AI V-BAT. Ces drones doivent couvrir de longues distances, le quartier général du bataillon étant stationné à Agadir tandis que les équipes de lancement et de récupération des drones opèrent à plus de 30 milles, simulant des cibles lointaines.

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