Éclaircie ou plutôt un retour à la normale dans les relations entre le Maroc et la France. Et pour cause, à Rabat on s’attend à des visites officielles de cinq ministres du gouvernement de Gabriel Attal, dont le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire.
Ces visites sont le résultat du dynamisme déclenché par la visite du ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné à Rabat en février dernier. L’objectif est de relancer la coopération bilatérale entre Rabat et Paris, après des mois de tensions diplomatiques, selon le journal annaharar.com.
Pour rappel, Séjourné avait rencontré son homologue marocain, Nasser Bourita, et exprimé sa volonté d’ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales. Il s’est dit personnellement investi pour y parvenir, exprimant la volonté de son pays d’établir un nouveau partenariat « d’avant-garde » avec le Maroc au cours des trente prochaines années.
+ Position sur le Sahara +
Le ministre français du Commerce extérieur, Franck Riester, se rendra au Maroc, tout comme son collègue, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, qui participera au Salon international agricole (SIAM), qui sera organisé à Meknès entre le 22 et le 28 avril.
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, se rendra au Maroc, du 26 au 28 avril, pour participer au Forum maroco-français sur l’investissement, en compagnie de plusieurs responsables et hommes d’affaires des deux pays.
Quant au Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la ministre de la Culture Rachida Dati devraient se rendre au Maroc au cours de la troisième semaine d’avril.
Il est à noter que depuis que les États-Unis ont annoncé en décembre 2020 leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara dans le cadre d’un accord incluant une normalisation avec Israël, les relations de Paris avec Rabat ont enregistré un froid inhabituel.
Rabat attendait que Paris suive l’exemple de Washington et fasse évoluer sa position sur le Sahara marocain, tandis que la France semblait hésitante et perturbée par l’accord tripartite maroco-américain-israélien, qui concerne l’un de ses plus importants alliés.
+ « Affaire Pegasus » +
Les choses se sont aggravées avec les allegation de la presse française qui a pointé du doigt les autorités marocaines dans une affaire d’écoutes téléphoniques lié à « Pegasus », ce que le Maroc a démenti.
Par ailleurs, des représentants français affiliés au parti de Macron au Parlement européen, dont l’actuel ministre des Affaires étrangères, ont mené une campagne contre le Maroc, qui a conduit au vote d’une recommandation critiquant la situation des droits de l’homme au Maroc, chose que le Maroc considère comme une position hostile.
Le Parlement marocain a réagi en prenant position pour reconsidérer les relations avec le Parlement européen et les soumettre à une évaluation globale.
Par ailleurs, parmi les choses qui avaient perturbé les relations entre les deux pays, les tentatives du président Macron d’un rapprochement avec l’Algérie, pays qui a rompu les relations diplomatiques avec Rabat le 24 août 2021. La France a également pris la décision en septembre 2021 de réduire de moitié le nombre de visas attribués aux Marocains, ce qui a suscité de vives critiques au Maroc, avant que Paris ne recule sur sa position.
Tout ça semble faire partie du passé et qu’une nouvelle page a été ouverte pour aller de l’avant, affirme-t-on.