Le Makhzen, deux mouches et la toile d’araignée

Par Ali Bouzerda

« Un maître-chanteur est une personne qui exerce un chantage, tente qu’extorquer de l’argent à une autre, à une institution, » ainsi le dictionnaire, définit celui qui essaie d’obtenir de l’argent facile par la menace.

Selon l’article 312-10 du code pénal français « le chantage est le fait d’obtenir, en menaçant de révéler ou d’imputer des faits de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération… »

Du coup, le chantage est puni « de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. »

Si la Cour prend en compte le délit « Extorsion », les méchants journalistes risquent jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende. Les pauvres! 

Et pour résumer, la loi, n’est-elle pas « une toile d’araignée où le bourdon s’y fraie un passage, mais la mouche s’y empêtre, » dit-on.

« Empêtrés, » il faut bien le dire, car les deux « célèbres » journalistes français, Eric et Catherine, sont bien coincés dans « la toile d’araignée » et se débattent avec force pour échapper aux foudres de la justice par des déclarations « mensongères » dans certains médias « complaisants » en France.

Hier, ils étaient des soit-disant « lanceurs d’alerte », aujourd’hui, pris en flagrant délit (preuves à l’appui) comme des voyous de films western-spaghetti des années 60-70; ils sont mis en examen par des juges et doivent bientôt attendre leur procès « bien gentiment », sous contrôle judiciaire.

Sauf « mea culpa », et à savoir… car la justice est implacable lorsqu’on tombe dans ses solides filets.

C’est en suivant de très près le développement de cette « affaire kafkaïenne », qu’on se rend compte de l’ampleur des dégâts. D’ailleurs, un imminent avocat, membre du barreau de Paris, la considère en toute objectivité, comme « une Première » dans les annales des scandales de la presse en France.

« C’est extraordinaire comme le Makhzen a réagi…face au chantage, » dit-il. Cet avocat qui a sillonné l’Afrique et le Monde Arabe, n’a pas caché « sa surprise » comment l’Etat marocain a retourné la situation en sa faveur, en faisant recours aux moyens légaux de la justice française pour coincer « des ripoux » de la presse française.

Le Maroc n’a pas cédé au chantage et du coup « les deux prédateurs » ont été démasqués et ont en outre perdu

leur « crédibilité » et leur « dignité » de représentants infaillibles du 4ème Pouvoir.

Reste le mobile du « crime »?

Dans une conversation téléphonique trans-méditerranéenne, j’ai demandé à cet avocat – qui a parfois défendu des clients de différentes nationalités qui ont été impliqués dans des histoires de pouvoir « réel » ou « fictif » -, quel était « le mobile » du chantage de ces deux « scribes » français qui jouissaient d’un statut privilégié en France?

La réponse: « La vénalité de certains intellectuels… » En termes plus clairs: L’argent!

Un dicton marocain disait qu’autrefois on conseillait aux enfants de se méfier de trois choses dans la vie: LeFEU pour ne pas se bruler, la MER pour ne pas se noyer et le MAKHZEN pour ne pas se griller.

Et dans cette affaire, Eric & Co., des prédateurs qui pensaient connaitre le Maroc, ignoraient apparemment ce dicton et cette sagesse.

In fine, en matière de droit , »la présomption d’innocence » s’impose bien évidemment, mais d’abord laissons la justice faire son travail…

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