Le régime algérien, étroitement contrôlé par l’institution militaire, franchit une nouvelle étape dans sa guerre contre le Maroc en soutenant la création d’un prétendu « Parti National Rifain ». La mise en scène s’est poursuivie en ouvrant une représentation à Alger, sous le nom de « Bureau de représentation du Rif en Algérie ».
Il n’en est pas à son premier essai. Avant de franchir cette étape risquée, le régime militaire algérien a tenté, en vain, en 2017, d’exploiter le mouvement du Rif en lui donnant une dimension politique pour servir son agenda visant à affaiblir le Maroc et à attaquer son intégrité territoriale, en finançant la formation de comités dans des pays européens pour soutenir le mouvement du Rif et en organisant la marche de Bruxelles pour commémorer le 101e anniversaire de l’apocryphe république du Rif.
La supervision du renseignement algérien
Sous la supervision des services de renseignement algériens, ce « Parti National Rifain » a été fondée en septembre dernier à Bruxelles, réunissant quelques individus sans influence dans la région du Rif et connus pour leurs liens avec le tristement célèbre ancien député (S. Ch), détenteur de la nationalité néerlandaise, qui a fui la justice marocaine aux Pays-Bas et a tenté de donner à ses activités là-bas une connotation politique. Objet d’une demande d’extradition par le Maroc pour trafic international de drogue, il s’est érigé en séparatiste de la région du Rif, et tant qu’à faire, il a créé de sa république imaginaire.
Le régime algérien a ordonné à ses organes médiatiques de couvrir la création du prétendu parti et d’accueillir ses dirigeants, dont Yuba El Ghadioui, qui a demandé dans une déclaration à la télévision officielle algérienne un traitement similaire à celui des séparatistes du Polisario et « l’ouverture de centres pour accueillir son groupe et les former à l’utilisation des armes et à reconnaître la prétendue République du Rif dans les plus brefs délais », dans la perspective de commettre des actes terroristes au Maroc.
En préparation de l’ouverture éventuelle de centres de formation pour les membres du prétendu parti sur l’utilisation des armes, le régime algérien a mis à leur disposition, le samedi 2 mars, une villa appartenant aux services de renseignement dans la rue de Bâb El Oued à Alger, pour lui servir de siège en Algérie.
La conspiration permanente contre l’unité du Maroc
Dans chacune de ces étapes provocatrices, le régime algérien n’a pas cherché à dissimuler son rôle dans le détournement des fonds destinés au peuple algérien dans une initiative futile visant à trouver des agents qui serviraient son obsession à affaiblir le Maroc et à promouvoir la tendance séparatiste dans la région du Rif marocain. Visiblement, un demi-siècle de perte de la vie des autres, du temps maghrébin et de l’argent des Algériens contre la marocanité du Sahara, ne lui a pas suffi pour revenir à la raison. La preuve par Ammar Belani.
Actuellement ambassadeur algérien en Turquie, il avait fait des déclarations à l’agence de presse officielle algérienne mai 2022 – il occupait alors le pompeux poste d’envoyé spécial chargé de la question du Sahara et des pays du Maghreb – révélant le plan sordide de l’Algérie pour poursuivre ses machinations contre l’unité territoriale du Maroc après son échec à séparer les provinces du sud de son territoire. Il prétendait que ceux qu’il appelle « les fils du noble peuple du Rif qui vivent sous la domination d’un État voyou, rêvent d’une vie décente et ont tous l’espoir de déterminer leur destin un jour sous la légendaire République du Rif, déclarée par le grand leader Abd el-Krim El Khattabi le 18 septembre 1921, à qui nous rendons hommage car il était l’un des fils nobles du Rif et un symbole de liberté et de justice ».
L’unioniste Mohammed Ben Abd El-Krim El Khattabi
En réalité, les allégations du régime algérien et des factions qu’il a recrutées au nom de la prétendue république du Rif ne correspondent pas aux faits historiques et géographiques, car Mohammed Ben Abd El-Krim El Khattabi était un homme d’unité et ne croyait pas à la séparation de la région du Rif de son giron marocain. Il suffit de se référer, comme le font les chercheurs sérieux, aux déclarations d’El Khattabi lui-même à la radio égyptienne au cours de son séjour en Égypte après 1947, où il a affirmé qu’il n’avait jamais aspiré au trône du Maroc ni désiré établir un État indépendant de l’État marocain. La même position, il l’avait affirmé lors de sa rencontre avec feu le Roi Mohammed V à son domicile au Caire en 1960 qui s’est conclue par l’attribution d’une pension de la trésorerie du Royaume du Maroc, et le recrutement de ses fils Mohammed et Abdel Salam dans les Forces Armées Royales Marocaines.
C’est encore cette même position que l’on retrouve dans les déclarations publiques et documentées de sa fille Aïcha, décédée le 20 septembre 2023 à l’âge de 81 ans. Elle affirmait que son père lui avait dit en présence de ses frères et sœurs que « la république du Rif, qui stipulait dans sa constitution que la région du Rif n’appartenait pas à l’État marocain, était une tactique politique, à laquelle il avait recouru avec l’appui des tribus du Rif pour déclarer la guerre à la colonisation et remettre en question la légitimité sur laquelle l’Espagne s’est basée pour occuper le Rif. Elle s’appuyait sur les deux documents de la Charte de l’île Verte en 1906 et le Traité de Protectorat en 1912, signés avec l’État marocain ».
Terrorisme et prétendue libération ou l’absence de cohérence
En décidant d’accueillir le siège de la prétendue « représentation du Rif » et de financer les individus qui le servent dans son complot contre le Maroc, le régime algérien révèle une fois de plus ses contradictions au grand jour et se démasque devant l’opinion publique internationale qui le condamne pour son acte. Le même régime qui en mai 2021 a qualifié le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), qui cherche à séparer les wilayas constitutives de la région de Kabylie de l’État algérien, de mouvement terroriste et a jeté plusieurs de ses membres en prison, trouve une fois de plus du charme au séparatisme quand il tente de toucher le Maroc. Comment pourrait-il faire croire à son élucubration qui veut que le MAK, qui cherche à séparer la région de Kabylie, est un mouvement terroriste et le prétendu Parti National Rifain, qu’il emploie dans le fantasme de la séparation du Rif, est un mouvement de libération nationale. Il est vrai cependant que le régime algérien n’est pas à une contradiction près.
Le rejet marocain de toute ingérence
En réponse au soutien sans limites aux séparatistes du Polisario, sous le prétexte de défendre le droit à l’autodétermination proclamé par le ministre des Affaires étrangères algérien à la conférence du Mouvement des Non-Alignés en Azerbaïdjan les13 et 14 juillet 2021, le représentant permanent du Maroc aux Nations unies a dénoncé dans une note adressée à la présidence azerbaïdjanaise du mouvement, la duplicité de la position algérienne. Il affirmait ainsi que le ministre algérien, qui « se présente comme un défenseur fervent du droit à l’autodétermination, nie ce même droit au peuple kabyle, l’une des plus anciennes populations d’Afrique ».
Dans cette déclaration, le Maroc a seulement enregistré la double attitude du régime algérien dans son traitement du principe du droit à l’autodétermination. Il n’a accueilli ni la direction du MAK sur son territoire ni financé ses activités, respectant ainsi le principe de bon voisinage, s’abstenant toujours d’interférer dans les affaires intérieures de l’Algérie. Cette position s’est manifestée dans le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de l’anniversaire du Trône de l’année 2021, où il a déclaré : « je tiens à assurer nos frères en Algérie que le mal et les problèmes ne viendront jamais de nous, tout comme aucun danger ou menace ne vous viendra de notre part ; car ce qui vous touche nous touche, et ce qui vous affecte nous affecte ».
Il est regrettable que le régime algérien, aveuglé par le déni du soutien inconditionnel du Maroc au FLN pendant la révolution algérienne en faisant de la région du Rif une base arrière pour aider l’Armée de libération algérienne dans sa lutte pour l’indépendance, cible aujourd’hui cette région dans ses vaines ambitions, en instrumentalisant une poignée de personnes regroupées autour d’un trafiquant de drogue pour nuire au lien indissoluble entre le Rif et son Maroc et le Maroc et son Rif.
Une tentative à son tour vouée à l’échec
La tentative honteuse de toucher à l’unité territoriale du Maroc dans son nord est tout aussi vouée à l’échec, que la conspiration que poursuit le régime algérien depuis près de 50 ans contre l’unité territoriale du Maroc dans son sud. Elle est condamnable à plusieurs égards, étant donné que le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États est une pratique vertueuse promue par la communauté internationale dans la gestion des relations entre les États. Il convient de noter ici que l’Assemblée générale des Nations unies a déclaré dans sa résolution 36/103 du 9 décembre 1981 qu’il est du devoir de chaque État membre des Nations unies « de s’abstenir de mener, directement ou indirectement, des activités visant à promouvoir, encourager ou soutenir des actes de rébellion ou de sécession à l’intérieur d’autres États, sous quelque prétexte que ce soit, ou de prendre toute mesure visant à déchirer l’unité d’autres États ou à saper ou détruire leur système politique ».
Le régime algérien, habitué à dissimuler ses problèmes internes en effrayant le peuple algérien en agitant d’horribles complots étrangers, tente désormais d’étendre ses interférences dans les affaires intérieures marocaines après s’être isolé dans son environnement régional. Il confirme une fois de plus que son animosité envers le Maroc est un dogme ancré. Ce faisant, il joue avec le feu dont il ne récoltera que des pertes, car il doit savoir que la préservation de l’unité territoriale de l’Algérie passe obligatoirement par la préservation de l’unité territoriale de tous les autres pays du Maghreb arabe contre toute tentation séparatiste.
Source : Quid.ma
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