Lors de son discours fleuve d’ouverture à l’occasion de la tenue du 5ème Congrès national du PAM à Bouznika, ce vendredi 9 février, le secrétaire général sortant du PAM a abordé un certains nombre de thématiques, notamment la question des réseaux sociaux et leur impact négatif sur le débat sur la scène politique au Maroc.
Extraits du discours :
– – « Chères militantes, chers militants, Nous nous réunissons aujourd’hui à une étape cruciale de notre parcours politique, à un moment historique où notre parti s’engage pleinement dans la construction d’une formation démocratique moderne, solidement enracinée et porteuse des espoirs de la population marocaine. Nous aspirons à répondre aux aspirations de nos concitoyennes et concitoyens pour le progrès et la prospérité, ainsi qu’à la réalisation d’un développement global qui positionne notre patrie parmi les grandes nations, sous la sage direction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste.
– – La tenue du 5ème Congrès national de notre parti à la date prévue est le résultat tangible des efforts conjoints de toutes les femmes et tous les hommes engagés sous la bannière du PAM, déterminés à perpétuer l’héritage du parti démocratique initié par nos premiers pionniers. À ces visionnaires revient le mérite d’avoir créé et maintenu le parti dans des circonstances politiques et culturelles difficiles. Malgré ces défis, ils ont su concevoir l’idée Pamiste, alliant modernité et démocratie, et ont tracé une voie unique pour la lutte politique, tant au sein des institutions constitutionnelles qu’au sein de la société marocaine. Cette voie se caractérise par la modernisation et la démocratisation, tout en préservant l’identité culturelle et politique de notre pays, renforçant ainsi la légitimité historique du Royaume du Maroc, fondement essentiel pour réaliser le développement tant convoité.
– – En célébrant ce cinquième congrès national, entourés de militantes et militants issus de diverses régions du Maroc, représentant une mosaïque sociale et culturelle, des jeunes, des femmes et des hommes, il est essentiel que nous exprimions notre respect, notre appréciation et notre reconnaissance envers les sacrifices et les efforts des pionniers de notre parti, le Parti de l’Authenticité et de la Modernité. Ces hommes et femmes ont surmonté les défis initiaux, accumulant une expérience précieuse. Aujourd’hui, grâce à la générosité de générations successives, notre parti est devenu un acteur incontournable sur la scène politique marocaine, constituant un pilier solide au service des enjeux nationaux et soutenant notre intégrité territoriale.
– – Notre congrès se tient dans un contexte international et national d’une extrême dangerosité et sensibilité. Sur la scène mondiale, nous assistons à une intensification de la militarisation des relations géopolitiques. Depuis la guerre russo-ukrainienne, deux empires se sont réaffirmés, l’un à l’Occident avec les États-Unis d’Amérique et les pays occidentaux gravitant autour, et l’autre à l’Orient avec la Chine populaire, émergeant comme le pôle central du groupe des pays du Sud. Cette dynamique a provoqué l’effondrement de nombreux dogmes de la mondialisation établis depuis les années 1990. Nous avons été témoins du déclin de certaines certitudes qui étaient le fondement des relations internationales, telles que la coopération internationale, l’humanitarisme et la coopération Nord-Sud.
La pandémie de Covid-19 a encore accentué cette tendance, mettant à mal l’idée d’un choc des civilisations, qui était autrefois au cœur des débats et d’une intense campagne culturelle. En matière économique, tous les accords de libre-échange ont été négligés, les frontières ont été de nouveau fermées aux immigrants, et des politiques restrictives ont été adoptées à leur encontre. Les valeurs des droits de l’homme et de la démocratie ont été instrumentalisées de manière sélective, perdant ainsi leur valeur historique et humanitaire, en particulier aux yeux des peuples des pays du Sud, notamment les peuples arabes.
Actuellement, ces peuples constatent avec désarroi que le peuple palestinien subit une agression, des massacres barbares et un génocide brutal sans précédent dans l’histoire. Cela se produit face à l’incapacité totale des institutions internationales censées protéger les civils sans défense, et même en dépit de la communauté internationale, qui devrait manifester une certaine humanité 5 plutôt que d’accepter cette brutalité hideuse. Ceci confirme de manière tangible que le monde traverse actuellement une crise morale et humanitaire, résultant de sa complicité par le silence et la négligence des crimes, transgressions et violations du droit international. Ce dernier a perdu sa légitimité, confirmant son incapacité à protéger la paix et la sécurité internationales, qui étaient la raison d’être de son existence, et même la source de sa législation. Dans ce contexte international marqué par les conflits militaires et économiques, l’idée de patriotisme a retrouvé un rôle central dans la protection des intérêts entre les nations, entraînant des alliances et polarisations internationales multiples et complexes.
– – En ce qui concerne le niveau national, le contexte de ce 5ème congrès confirme que malgré les défis économiques, les conditions climatiques internes et les nombreux obstacles, il est essentiel de reconnaître les nombreux aspects positifs et constructifs présents dans divers domaines de la vie publique au Maroc. Ces avancées sont le fruit de l’intelligence collective et de la croyance en l’effort commun, sous la sage direction de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu le protège et le comble de succès. Parmi les aspects positifs les plus notables et importants au sein de notre pays on trouve la stabilité politique démocratique. Celle-ci continue de se manifester dans les comportements des différents acteurs politiques et s’enracine comme une réalité incontestable au sein des institutions constitutionnelles. Ces institutions agissent comme un socle essentiel pour le développement économique et social du Maroc.
– – Le Maroc, en tant que modèle, a entrepris des réformes nécessaires pour moderniser son économie et ses institutions, s’adaptant à son époque. Il a su actualiser son arsenal juridique, renouveler ses institutions politiques et rénover les relations professionnelles, productives et sociales dans tous ses secteurs vitaux. La crédibilité régionale et internationale du Maroc, notamment après son élection à la tête du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, est largement méritée. Son engagement démocratique, juridique et développemental a permis au pays d’occuper une position respectable dans le monde d’aujourd’hui. Malheureusement, quelques opposants et voisins, ainsi que certains pays amis, n’ont pas saisi cette transformation, malgré les valeurs et objectifs qu’ils affirment partagés. Alors que le Maroc accomplissait ses objectifs économiques et sociaux, édifiant une vaste base d’intégration culturelle et territoriale, il n’a malheureusement pas obtenu de ces quelques pays la reconnaissance de ses droits à l’intégrité territoriale et au traitement civilisationnel qui lui sont légitimement dus en tant que nation dotée d’une longue et riche histoire et d’un statut juridique au sein de la communauté internationale. Aujourd’hui, la force du Maroc, incarnée par sa nation, son peuple et son Roi, s’exprime davantage à travers son orientation stratégique que par sa croissance. En tant que parti démocratique moderniste, il est impératif que nous nous abstenions de nous enliser dans des débats stériles promus sur les réseaux sociaux par certains, adoptant un langage médiocre et évasif, qui refusent d’exprimer clairement leurs positions.
Nous sommes convaincus que la malchance qui semble coïncider avec les réalisations du gouvernement ne réside ni dans la sécheresse, comme le pensent certains, ni dans une série d’événements soudains tels que la guerre ukraino-russe ou les tremblements de terre d’Al Haouz et de Taroudant.
En tant que parti démocratique participant pour la première fois au gouvernement, nous constatons l’absence quasi-totale d’un débat politique et intellectuel démocratique sur les projets et programmes de notre gouvernement. Pour être franc, l’absence d’un débat politique rationnel chez les médiateurs politiques démocratiques, au sein des institutions constitutionnelles, nous expose à un vide préoccupant.Malheureusement, ce vide est comblé par un discours populiste creux véhiculé sur les réseaux sociaux, dénué dans son ensemble de toute dimension politique et intellectuelle. Il vise à critiquer la politique gouvernementale de manière frivole, populiste, voire agressive. Il s’engage parfois dans des règlements de compte futiles, cherchant également à tirer profit des absurdités diffusées sur YouTube et des frivolités de TikTok. Ce discours exploite regrettablement les émotions de certains individus peu avertis.
Ainsi, avec une controverse médiocre, il tente de détourner la discussion des idées, des programmes et des faits de manière qui ne respecte pas l’intelligence de la majorité de l’opinion publique nationale. Il est également important de souligner que le fléau de l’oubli est la principale cause des reproches qui nous sont adressés. Les décideurs d’hier ont tendance à oublier tout ce qu’ils ont causé ou bien ce qu’ils n’ont pas accompli depuis leurs positions décisionnelles, et aujourd’hui ils transforment ces faits en critiques contre nous, se plaçant eux-mêmes en juges et parties.
Le défi actuel de notre parti, voire du gouvernement dans son ensemble, réside dans la mise en œuvre de réformes historiques profondes sans être accompagnées d’un débat public démocratique visant à clairement ancrer ces changements dans la conscience des citoyennes et des citoyens.
Lorsque nous affirmons que la politique du gouvernement est l’objet de réformes historiques tout en cherchant à résoudre des problèmes tels que le retard dans le projet d’approvisionnement en eau potable, la question des enseignants contractuels, la généralisation de la protection sociale, de l’aide sociale directe, de l’aide au logement, et d’autres réformes cruciales, nous le faisons non pas par exagération verbale ou surenchère politique, mais par reconnaissance objective. Pour la première fois de son histoire et malgré des contraintes sans précédent, le Maroc a mis en œuvre une politique réelle qui combine le développement des investissements publics, la promotion des entreprises privées et la réalisation de projets d’envergure, tout en améliorant la situation sociale de tous les Marocains, en particulier les catégories les plus vulnérables.
– – L’histoire retiendra la contribution significative de notre parti au succès de l’expérience gouvernementale pionnière. Nos sacrifices, la transparence de notre discours, notre soutien inconditionnel aux réformes initiées par le gouvernement, ainsi que notre refus de toute duplicité de positions ou de critiques insidieuses contre nos alliés sont autant d’éléments qui attestent de notre engagement. En cette occasion solennelle, permettez-moi de m’adresser à l’honorable Chef du Gouvernement, avec qui nous nous sommes engagés lors de notre nomination par Sa Majesté le Roi et de notre investiture par le Parlement. Nous réaffirmons notre pleine détermination à poursuivre notre engagement moral et politique au sein de la majorité. Nous réitérons avec force notre engagement inébranlable aux côtés de notre précieux allié, ce grand parti, le Parti de l’Istiqlal, piloté par notre estimé ami Nizar Baraka. Notre objectif est de consolider notre engagement moral et politique au sein de la majorité, travaillant main dans la main pour garantir la réussite de l’expérience gouvernementale en cours. Chers Alliés, bien que la victoire électorale du 8 septembre 2021 ait été célébrée, il est essentiel de la consolider par une collaboration fructueuse, imprégnée de sincérité, de franchise et de courage entre nous. Ensemble, nous devons avancer résolument sur la voie de la modernité, sans compromis ni régression vers le passé. Il est impératif de rompre avec les pratiques dépassées et les mentalités défaitistes, afin que notre pays puisse pleinement revendiquer une position moderne et démocratique à la hauteur de ses aspirations pour l’avenir.
– – Le PAM incarne une culture démocratique nationale enracinée dans la religion et ses valeurs de tolérance. Ses divers affluents arabes, berbères et hassanis se sont développés dans différentes régions du Royaume. Le Parti représente une culture fondée sur la justice, l’égalité, les droits individuels, l’État d’équité, de droit et des institutions. Aujourd’hui, notre Parti possède plusieurs orientations et cultures. Il se positionne en tant que force de proposition, acteur engagé dans la recherche de solutions et contributeur sérieux au processus de modernisation que traverse notre pays. Que ce soit dans le secteur de l’habitat et de la construction, où les Marocains bénéficient pour la première fois d’une aide financière directe pour obtenir un logement décent, ou dans le domaine de l’université marocaine et de la recherche scientifique, où la communauté universitaire connaît une avancée remarquable en matière de formation, d’enseignement et de recherche ».
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