L’exposition à la lumière naturelle permet de diminuer les troubles du sommeil liés à l’âge, selon une récente étude de l’Institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Créé en 1964, l’Inserm est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle du ministère de la Santé et dédié à la recherche biologique, médicale et à la santé humaine.
Dans cette étude, les chercheurs ont émis l’hypothèse que l’apparition des troubles du sommeil lors du vieillissement était liée à une désynchronisation de l’horloge biologique due à une baisse de perception de la lumière.
Durant leurs travaux, ils ont identifié un nouveau mécanisme adaptatif de la rétine au cours du vieillissement qui permet aux individus plus âgés de rester sensibles à la lumière.
Les scientifiques ont observé chez un groupe d’adultes les effets de la lumière sur la sécrétion de mélatonine. L’ensemble les participants de l’étude ont été exposés à neuf lumières de différentes couleurs pour permettre aux chercheurs d’identifier les mécanismes en cause par le biais des photorécepteurs concernés, explique l’Inserm.
+ Les besoins en lumière des individus évoluent avec l’âge +
Les participants ont été divisés en deux groupes distincts : d’un côté des jeunes de 25 ans, et de l’autre des volontaires à la moyenne d’âge de 59 ans. Cette expérience a été réalisée au milieu de la nuit, au moment où l’organisme libère normalement le plus de mélatonine.
Les résultats montrent que, parmi les lumières testées, la lumière bleue est très efficace pour supprimer la production de la mélatonine chez les personnes les plus jeunes. Plus particulièrement, les chercheurs ont observé que chez les jeunes sujets exposés à la lumière bleue, la mélanopsine était le seul photorécepteur moteur de la suppression de la mélatonine. À l’opposé, chez les participants plus âgés, d’autres photorécepteurs que la mélanopsine semblent être impliqués.
Ces données, indiquent les chercheurs, suggèrent que le vieillissement s’accompagne d’une baisse de l’implication de la mélanopsine dans la perception visuelle, mais que la rétine parvient à compenser cette perte par une hausse de la sensibilité d’autres photorécepteurs qui n’étaient jusqu’alors pas connus pour être impliqués dans la suppression de la mélatonine.
« Ces observations permettent aux scientifiques de conclure que la perception de la lumière – et les besoins en lumière des individus – évoluent avec l’âge », relève l’étude.
Et de souligner que « les résultats présentent un intérêt clinique en incitant les personnes plus âgées à s’exposer davantage à la lumière du jour, plutôt qu’à la lumière artificielle, afin d’éviter de développer des troubles du sommeil ».
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